Modèles et formulaires

🪵 Le calcul de structure bois : Modèle Excel Automatisé + Formules


Quand on admire une belle charpente ou une maison en ossature bois, on pense rarement à ce qu’il y a derrière : le calcul de structure. Pourtant, c’est lui qui garantit que tout tienne debout, malgré les charges, le vent, le temps qui passe. C’est une discipline à la croisée des chemins entre ingénierie, respect de la nature et sens des proportions.

🧱 Pourquoi un calcul spécifique pour le bois ?

Le bois n’est pas un matériau comme les autres. Contrairement au béton ou à l’acier, il est vivant. Il réagit à l’humidité, travaille dans le temps, varie selon l’essence choisie (pin, sapin, chêne, douglas…). Chaque poutre, chaque madrier a ses particularités.

C’est pourquoi le calcul d’une structure en bois ne peut pas se contenter d’approximations. Il faut prendre en compte :

  • Les charges permanentes (le poids de la toiture, des murs, du plancher…),
  • Les charges variables (neige, vent, personnes, mobilier…),
  • Et les contraintes naturelles du bois (flambement, fluage, retrait…).

📐 Comment ça se passe, concrètement ?

Un ingénieur structure ou un charpentier expérimenté commence par analyser les plans du projet. Il détermine les portées, les points d’appui, la répartition des charges. Ensuite, il utilise des logiciels spécialisés (comme Robot Structural Analysis ou Dlubal RFEM) pour affiner les dimensions des éléments porteurs.

Exemple : une poutre de 4 mètres de long supportant un plancher doit être calculée avec précision. Trop fine ? Elle fléchira. Trop grosse ? Elle coûtera cher et sera inutilement lourde.

🌍 Un choix écologique et responsable

Faire le bon calcul, c’est aussi éviter le gaspillage. En dimensionnant juste, on utilise moins de bois, on réduit l’empreinte carbone du chantier, tout en garantissant la sécurité.

Et puis, une structure bien pensée, c’est une structure qui dure. Le bois est un matériau noble, mais il demande du respect : il faut anticiper les points faibles, les zones d’humidité, la ventilation… Le calcul structurel, c’est donc aussi une forme de prévoyance.

👷‍♂️ L’humain au cœur du métier

On pourrait croire que tout est fait par des logiciels. C’est faux. Le cœur du calcul, c’est l’expérience, l’intuition, la capacité à voir les forces invisibles dans une charpente ou un mur.

Les meilleurs professionnels savent marier les chiffres avec le bon sens. Parce que chaque projet est unique, chaque terrain a ses spécificités, et chaque client ses besoins. Le calcul structure bois n’est donc jamais un simple exercice de mathématiques : c’est un acte de création technique, enraciné dans le réel.


Le calcul de structure bois, c’est le socle discret de nos constructions en bois. Il demande rigueur, sensibilité au matériau, et une compréhension fine des contraintes physiques. Si le bois est chaleureux, naturel, vivant — le calcul, lui, est la main invisible qui permet à ce matériau de s’exprimer pleinement, en toute sécurité.



🧮 Étapes et formules du calcul d’une structure bois

Calculer une structure bois, ce n’est pas juste “deviner une poutre qui tient”. C’est un processus rigoureux, fait d’analyses, de choix, et de formules précises. Voici les étapes clés, avec les formules utilisées, illustrées dans un langage compréhensible.


1. 📊 Identification des charges

a. Charges permanentes (G)

Ce sont les poids constants dans le temps :

  • Poids propre des éléments bois,
  • Poids de la couverture, isolation, plafond, planchers.

👉 Formule générale :

Exemple :
Pour une poutre en bois de section 0,1 m² et de 4 m de long (masse volumique = 500 kg/m³) :

G= 500 ×0,1 × 4= 200 kg=2 kN


b. Charges d’exploitation ou variables (Q)

Ce sont les charges ponctuelles ou mobiles :

  • Mobilier, personnes (ex : 150 à 250 kg/m² selon usage),
  • Neige, vent (selon normes locales).

👉 Exemple pour une pièce d’habitation (150 kg/m² sur une surface de 10 m²) :

Q= 150 × 10= 1500 kg = 15 kN


2. 📐 Répartition des charges sur les éléments porteurs

Il faut maintenant savoir comment ces charges sont transmises à la poutre :

  • Si la charge est uniformément répartie, on utilise :


3. 📏 Calcul de la flexion d’une poutre

Une poutre supporte des charges qui la font fléchir. On doit vérifier que la contrainte de flexion ne dépasse pas la résistance du bois.

a. Moment fléchissant maximal (M)

Pour une poutre simplement appuyée, avec charge uniformément répartie :


b. Contrainte de flexion admissible (σ)

  • M : moment fléchissant (Nm),
  • y : distance entre le neutre et la fibre extrême (h/2),
  • I : moment d’inertie (en m⁴).

Pour une section rectangulaire :

Le résultat (σ) doit être inférieur à la résistance du bois (environ 10 à 20 MPa selon l’essence).


4. 🔄 Vérification du flambement (si poteau ou élément vertical)

Un poteau soumis à la compression peut flamber. On vérifie :

  • N : effort axial (N),
  • A : section (m²)

Et on compare avec la résistance admissible à la compression σadm\sigma_{adm}.

Ensuite, on calcule le flambement critique (Euler) :

  • E : module d’élasticité du bois (environ 11 000 N/mm² pour le sapin),
  • K : coefficient de flambement selon appuis,
  • L : longueur libre du poteau.

5. 🔎 Vérification du cisaillement

Le cisaillement est souvent négligé, mais important surtout sur les petites sections :

Où :

  • V : effort tranchant (kN),
  • Q : moment statique de la surface au-dessus du point,
  • I : moment d’inertie,
  • b : largeur de la section.

6. 🧱 Flèche maximale (déformation)

On contrôle que la flèche (fléchissement vertical) soit dans les limites :

La flèche admissible est souvent limitée à :


un équilibre entre sécurité et optimisation

Ces étapes permettent de vérifier que chaque pièce en bois — poutre, poteau, chevron — résistera aux efforts, sans surdimensionnement inutile. Le calcul bois mêle technique, normes (Eurocode 5 notamment) et sens du matériau.


🧠 Cas particuliers à connaître en calcul structure bois

Pour bien concevoir une structure bois, il est essentiel de connaître certains cas particuliers. Ces situations spécifiques permettent d’anticiper les contraintes, d’éviter les erreurs courantes, et surtout de rester conforme aux normes de sécurité, notamment à l’Eurocode 5.


1. 🏠 Portée libre importante

Lorsqu’une poutre bois dépasse 4 à 6 mètres sans appui intermédiaire :

  • ➕ Flèche importante,
  • ➕ Risque de vibration,
  • 🔧 Nécessite souvent des poutres en lamellé-collé ou en I.

👉 Adapter les dimensions ou ajouter des appuis intermédiaires.


2. 🌨️ Neige et vent (zones climatiques spécifiques)

Certaines régions imposent :

  • Charges de neige jusqu’à 300 à 500 kg/m²,
  • Pressions de vent importantes (bord de mer, montagne, DOM-TOM…).

👉 Utiliser les cartes climatiques (NF EN 1991-1-3 et 1-4) pour charger correctement la structure.


3. 🔥 Résistance au feu

Le bois se carbonise en surface, mais conserve une bonne résistance :

  • 🔥 La norme exige de prévoir une épaisseur de “protection”,
  • ➕ On surdimensionne la section selon la durée de tenue au feu (30, 60, 90 min).

👉 Coefficient de carbonisation typique : 0,7 mm/min.


4. 💦 Ambiances humides (salle de bain, extérieur, piscine…)

Le bois gonfle/retrécit avec l’humidité :

  • ➕ Risque de déformation ou pourriture,
  • 🔧 Nécessite des bois classe 3 ou 4, ou traités autoclave.

👉 Prévoir des jeux de dilatation, fixer sans contrainte rigide.


5. 🧍‍♂️ Planchers avec usage particulier

Certaines zones ont des charges d’exploitation très élevées :

  • Bibliothèque, entrepôt : 500 à 1000 kg/m²,
  • Établissements recevant du public (ERP).

👉 Ne jamais utiliser les valeurs « domestiques » (150 kg/m²) par défaut.


6. 📏 Fixations : boulons, vis, connecteurs métalliques

Le calcul ne s’arrête pas à la poutre ! Il faut :

  • Vérifier la résistance au cisaillement des vis,
  • Éviter les zones de fissuration (espacements et entraxes à respecter),
  • Appliquer les règles de l’Eurocode 5 – Partie Joints.

7. ⛓️ Assemblages traditionnels (tenons-mortaises, queues d’aronde, etc.)

Très utilisés en charpente traditionnelle :

  • ⚠️ Leur résistance est difficile à modéliser,
  • 👉 Requiert expérience ou recours à des abaques.

8. 🔁 Appuis non continus (appuis glissants ou flexibles)

Certaines poutres reposent sur :

  • Des sabots métalliques avec jeu,
  • Des appuis souples (isolation phonique, patins néoprène…).

👉 Cela modifie les conditions de calcul (appui simple ≠ encastrement !).


9. 🧱 Transmission de charge oblique

Exemple : une ferme avec arbalétrier en pente transmet une charge oblique sur l’entrait ou le mur.

👉 Il faut décomposer la charge selon les axes X et Y, puis calculer chaque composante.


10. 🪜 Toits inclinés et fermes asymétriques

Une charge neige ou vent non symétrique peut déséquilibrer :

  • Une ferme asymétrique ou en « L »,
  • Un pan de toit exposé au vent.

👉 Attention aux efforts de torsion ou déséquilibres à intégrer dans le calcul.


📁 App_Calcul_Structure_Bois_Cas_Particuliers.xlsx


🛠️ Objectif du fichier

Ce fichier Excel est une application de calcul automatisée pour les structures en bois, centralisée sur une seule feuille, permettant d’évaluer rapidement la conformité de trois éléments structurels courants :

  • Poutre en flexion,
  • Poteau en compression,
  • Chevron incliné (toiture).

🧱 Fonctionnalités principales

Entrées personnalisables
L’utilisateur saisit les données de base (longueur, section, charges, module d’élasticité, résistance admissible) dans des cellules colorées pour une meilleure lisibilité.

Formules automatisées
Les calculs sont effectués automatiquement :

  • Moment fléchissant (M),
  • Inertie (I),
  • Contrainte de flexion ou compression (σ),
  • Flèche maximale,
  • Aire de section pour les poteaux.

Indicateurs de conformité dynamiques
Chaque sous-tableau affiche un résultat clair : ✅ Conforme / ❌ Non conforme selon les limites admises de l’Eurocode 5.


⚠️ Sous-tableau des cas particuliers

Une section dédiée en bas du fichier permet de détecter automatiquement les situations sensibles, notamment :

  • Portée trop longue,
  • Flèche excessive par rapport à la portée (L/300),
  • Contrainte trop proche des limites admissibles,
  • Zone de forte charge neige,
  • Section poteau insuffisante.

Chaque cas génère une alerte visuelle (⚠️ ou ❌) si nécessaire.


🎨 Présentation claire et intuitive

  • Titre centralisé et coloré,
  • Sous-tableaux bien séparés (jaune, bleu, rose),
  • Cellules de saisie en jaune clair pour guider l’utilisateur,
  • Résultats en texte visuel clair (✅ / ❌ / ⚠️).

🧾 Public concerné

  • Étudiants en génie civil / bois,
  • Charpentiers / artisans,
  • Bureaux d’études,
  • Autoconstructeurs avertis.

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