FORMULAIRE DE L’ÉVALUATION DE LA FORMATION dans Word : CLÉ DE VOÛTE DE LA PERFORMANCE RH + Modèles
Introduction : Pourquoi évaluer une formation ?
L’évaluation de la formation est souvent considérée comme une formalité administrative. Pourtant, elle constitue un levier stratégique de pilotage RH. Dans un contexte où l’efficacité des dispositifs de développement des compétences est scrutée de près — notamment par les financeurs (OPCO, CPF) ou les certificateurs (Qualiopi) —, l’enjeu dépasse la simple satisfaction des participants. Il s’agit d’un processus structuré, orienté vers le retour sur investissement (ROI), l’alignement stratégique et l’ancrage des apprentissages.
Cet article explore en profondeur les finalités, les méthodes et les outils d’évaluation, en distinguant les niveaux d’analyse, les publics concernés, et les enjeux managériaux associés.
I. Définir les objectifs de l’évaluation
L’évaluation d’une formation répond à plusieurs objectifs distincts mais complémentaires :
1.1. Vérifier l’atteinte des objectifs pédagogiques
L’un des premiers objectifs de l’évaluation est de déterminer si la formation a permis d’atteindre les compétences visées. Cela suppose un lien clair entre les objectifs pédagogiques et les critères d’évaluation.
1.2. Mesurer la satisfaction des participants
Bien que subjective, la satisfaction reste un indicateur utile, notamment sur l’animation, les supports, la logistique ou la pertinence perçue.
1.3. Identifier l’impact sur le poste de travail
Il s’agit ici d’apprécier si les compétences acquises ont été transférées et mises en œuvre de manière effective.
1.4. Piloter et améliorer l’offre de formation
L’analyse des retours permet d’améliorer continuellement les dispositifs pédagogiques, de réorienter certaines offres ou de personnaliser les parcours selon les publics.
1.5. Justifier les investissements auprès des financeurs
Les OPCO, CPF ou financeurs publics demandent des éléments tangibles de résultats et de traçabilité. Une évaluation bien construite est un outil de preuve.
II. Les 4 niveaux d’évaluation (modèle de Kirkpatrick revisité)
Le modèle de Donald Kirkpatrick reste la référence en matière d’évaluation. Il distingue 4 niveaux croissants de profondeur :
2.1. Niveau 1 – Réaction (satisfaction)
- Objectif : recueillir l’appréciation à chaud
- Outil : questionnaire immédiat (papier ou numérique)
- Exemple : « Le contenu était-il clair ? Le formateur était-il disponible ? »
2.2. Niveau 2 – Apprentissage
- Objectif : mesurer l’évolution des connaissances, savoir-faire ou savoir-être
- Outil : quiz, mises en situation, tests de positionnement pré/post
- Exemple : « Capacité à utiliser une nouvelle méthode de conduite de réunion »
2.3. Niveau 3 – Comportement
- Objectif : observer les changements concrets dans le travail
- Outil : entretien avec le manager, auto-évaluation à froid (J+30 à J+90)
- Exemple : « Utilisation régulière d’un nouvel outil ou process après la formation »
2.4. Niveau 4 – Résultats
- Objectif : relier la formation à des indicateurs de performance
- Outil : analyse d’indicateurs quantitatifs (productivité, qualité, réduction d’erreurs…)
- Exemple : « Réduction du taux d’erreurs de saisie après formation bureautique »
III. Les types d’outils d’évaluation
3.1. Les formulaires à chaud (immédiats)
Très répandus, ils recueillent le ressenti immédiat. Ils doivent être adaptés au profil des participants (opérationnels, cadres, dirigeants). Des plateformes comme Google Forms, Typeform ou les LMS permettent une diffusion automatisée.
3.2. Les évaluations à froid (retour différé)
Essentielles pour évaluer le transfert sur le poste. Elles peuvent être adressées au collaborateur et à son manager, entre 30 et 90 jours après la session.
3.3. Les auto-positionnements
Avant et après formation, ils permettent de mesurer la progression perçue.
3.4. Les entretiens de suivi
Outil qualitatif et managérial par excellence, l’entretien post-formation avec le manager permet de renforcer l’ancrage.
3.5. Les indicateurs collectifs
Tableaux de bord de pilotage par session, par thématique, par direction. Utiles pour le service RH et la direction générale.
IV. Les spécificités selon le public cible
4.1. Pour les collaborateurs terrain
L’évaluation portera davantage sur l’utilité opérationnelle immédiate, la clarté des consignes, l’acquisition de gestes métiers.
4.2. Pour les cadres intermédiaires
L’enjeu est souvent managérial : renforcer la posture, améliorer les pratiques d’équipe, fluidifier la communication.
4.3. Pour les dirigeants et COMEX
L’évaluation est stratégique : identification de leviers d’innovation, prise de recul, impact sur les décisions, benchmarking sectoriel.
V. L’évaluation dans le cadre de la démarche Qualiopi
Depuis l’entrée en vigueur du Référentiel National Qualité, l’évaluation est une exigence structurante. Elle répond à plusieurs indicateurs :
- Indicateur 2 : définir les objectifs opérationnels clairs avec le client
- Indicateur 11 : recueillir les appréciations des bénéficiaires
- Indicateur 30 : exploiter les résultats pour améliorer l’offre
Les organismes doivent prouver la traçabilité des évaluations, leur exploitation effective et leur prise en compte dans une logique d’amélioration continue.
VI. Le rôle central du manager dans l’évaluation
Le manager est un acteur pivot dans le transfert des acquis et l’analyse d’impact. Il doit :
- Participer à la définition des besoins en amont
- Encourager l’apprenant à formaliser un plan d’actions post-formation
- Observer les changements concrets dans le comportement ou la performance
- Être associé à l’évaluation à froid
Des outils comme les entretiens de progrès ou les revues de pratiques permettent de structurer ce rôle.
VII. IA, automatisation et consolidation des évaluations
L’intégration d’outils d’intelligence artificielle permet de :
- Générer automatiquement des bilans PDF personnalisés
- Consolider les retours individuels dans des tableaux de bord dynamiques
- Proposer des formations complémentaires selon les écarts observés
- Identifier les modules les plus efficaces par population
Des intégrations avec les LMS ou les SIRH (Talentsoft, 360Learning, Elevo…) permettent une traçabilité complète.
Synthèse : évaluer pour transformer
L’évaluation d’une formation ne se limite pas à un score ou une moyenne de satisfaction. C’est un outil stratégique de pilotage RH, d’amélioration continue, mais aussi de valorisation des investissements en compétences. Bien utilisée, elle permet :
- De renforcer l’engagement des salariés
- De faire évoluer les pratiques et postures
- D’éclairer les décisions d’investissement RH
- De sécuriser la démarche qualité et les financements




Pourquoi évaluer une formation ?
L’évaluation de la formation est souvent considérée comme une formalité administrative. Pourtant, elle constitue un levier stratégique de pilotage RH… (contenu précédent maintenu)
VIII. Outils d’automatisation de l’analyse des retours formation
Dans un environnement RH de plus en plus data-driven, l’automatisation de l’analyse des retours formation devient un facteur clé d’efficacité, de réactivité et de profondeur analytique. Voici un panorama des principaux outils et usages.
8.1. Collecte automatisée via formulaires numériques
Les outils comme Google Forms, Typeform, Microsoft Forms ou encore les modules natifs des LMS (Learning Management System) permettent :
- La création de questionnaires dynamiques selon le profil du participant
- La collecte instantanée des données à chaud ou à froid
- La programmation d’envois différés (ex. à J+30, J+60)
- L’export vers Excel ou Google Sheets
💡 Astuce : en intégrant ces outils à Zapier ou PowerAutomate, vous pouvez automatiser l’envoi, les relances et le classement des réponses.
8.2. Tableaux de bord dynamiques (Google Data Studio, Power BI, Tableau)
Ces outils permettent de générer des tableaux de bord visuels à partir des données brutes collectées :
- Score moyen de satisfaction par session / formateur / département
- Taux de transfert estimé (comportement / poste)
- Evolution comparative entre formation initiale et continue
- Analyse des écarts entre attentes et acquis
📊 Cas d’usage : un service RH peut visualiser en temps réel les résultats de toutes les formations d’un trimestre et isoler les sessions à faible impact pour correction.
8.3. Outils d’analyse sémantique des verbatims (IA NLP)
Les outils basés sur le traitement automatique du langage naturel (NLP) permettent :
- La détection des mots-clés récurrents (positifs, négatifs)
- L’identification des thématiques critiques (logistique, pédagogie, utilité)
- Le classement des feedbacks par tonalité (analyse de sentiment)
Des plateformes comme MonkeyLearn, Thematic, ou des solutions sur mesure via GPT / API IA permettent de traiter rapidement des centaines de retours texte.
8.4. Générateurs de bilans automatiques
Des outils ou assistants IA (comme ceux intégrés dans Word / Notion / GPT personnalisé RH) permettent :
- De compiler tous les résultats dans un bilan lisible (PDF ou Word)
- De générer des résumés par indicateur
- De formuler automatiquement des recommandations RH à partir des données
Exemple : « Au vu des retours négatifs récurrents sur le rythme, il est recommandé d’adapter la durée de la session à 2 jours au lieu de 1. »
8.5. Intégration SIRH et LMS
Des outils comme Talentsoft, Cornerstone, 360Learning, Rise Up, Elevo permettent de :
- Intégrer les formulaires directement dans les parcours apprenants
- Suivre les indicateurs dans le module Analytics RH
- Consolider les historiques de formations + impact
Ces systèmes facilitent aussi l’automatisation des attestations et le lien avec les plans de développement des compétences.
Conclusion opérationnelle
L’automatisation ne remplace pas l’analyse RH : elle la renforce. Elle libère du temps, fiabilise les données et ouvre la voie à une évaluation apprenante, stratégique et continue. Pour tirer pleinement parti de ces outils, il est recommandé :
- De structurer ses formulaires selon le modèle de Kirkpatrick
- D’impliquer les managers dans les retours différés
- D’utiliser les feedbacks comme levier d’amélioration continue
- De croiser données quantitatives (scores) et qualitatives (verbatims)
Enfin, l’automatisation devient une clé incontournable pour assurer la conformité (Qualiopi, CPF) tout en maximisant le retour sur investissement formation.