PGC / PGCSPS : le document “cadre” qui donne une vraie colonne vertébrale à la coordination SPS
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Un PGC (Plan Général de Coordination) ne sert pas à “faire joli” dans un dossier de consultation. Il sert à tenir l’opération : clarifier les règles communes, verrouiller les interfaces entre entreprises, et rendre la prévention cohérente du premier trait de crayon jusqu’à la réception. Lorsqu’il est bien construit, il joue le même rôle qu’un plan d’exécution : il met de l’ordre dans ce qui, sans cadre, se transforme vite en décisions dispersées.
Le PGC s’écrit dans une logique de coordination SPS : il rassemble et harmonise les mesures prévues par les différents intervenants, notamment en intégrant les PPSPS au fur et à mesure de leur élaboration.
PGC, “PGC SPS”, PGCSPS : de quoi parle-t-on exactement ?
Le PGC (ou PGC SPS) : la version “pleine”
Le PGC en matière de sécurité et de protection de la santé est un document écrit qui définit l’ensemble des mesures destinées à prévenir les risques liés à la coactivité et à l’organisation de l’opération.
Il s’inscrit dans les missions du coordonnateur SPS, exercées sous la responsabilité du maître d’ouvrage.
Le PGCSPS (plan général simplifié)
Le PGCSPS correspond à une approche “simplifiée” utilisée pour des opérations de plus faible ampleur, tout en gardant un objectif central : gérer tôt et tout au long de l’opération les risques d’interférences entre entreprises, notamment lorsque des travaux à risques particuliers sont concernés.
À retenir : “simplifié” ne veut pas dire “léger au point d’être vague”. Cela signifie “plus direct, plus ciblé, sans sacrifier la logique de coordination”.
Qui l’élabore, et à quel moment le document prend sa force ?
Le coordonnateur SPS élabore le plan général de coordination lorsqu’il est requis, en parallèle de la constitution du DIUO et de l’ouverture du registre-journal dès la signature du contrat (ou de l’avenant).
Cette chronologie dit une chose : la coordination se construit très tôt. Le PGC ne gagne pas en valeur quand il arrive “à la veille” du démarrage ; il gagne en valeur quand il accompagne les choix techniques, le phasage, les accès, les moyens communs, et les contraintes du site.
Le “vrai contenu” d’un PGC : ce que l’on attend réellement, au-delà des titres
Un PGC utile a une signature : il rend la prévention praticable. Cela se joue sur cinq briques.
1) Une carte d’identité opérationnelle (pas seulement administrative)
- acteurs (MOA, MOE, CSPS, entreprises pressenties),
- calendrier, hypothèses de phasage,
- contraintes du site, voisinage, accès, emprises,
- principes d’organisation (horaires, zones, règles de circulation).
Cette partie sert à éviter l’erreur la plus fréquente : rédiger un PGC “générique”, puis découvrir que tout change dès la première semaine.
2) Les “moyens communs” : la zone où naissent la plupart des arbitrages
Le PGC doit dire clairement :
- comment se gèrent les circulations (piétons/engins),
- où se trouvent les zones de stockage, de livraison, de manœuvre,
- comment s’organise le levage (zones interdites sous charge, coactivité),
- quelles protections collectives se généralisent (trémies, rives, garde-corps),
- comment s’installe l’énergie provisoire et qui la pilote.
C’est souvent ici que le document “fait gagner du temps” : une règle commune bien posée vaut mieux que dix interprétations.
3) La prévention des interférences : la logique de coordination SPS
Le plan général a vocation à intégrer et harmoniser les PPSPS au fil du projet.
Donc il doit aussi prévoir la méthode :
- comment les entreprises transmettent leurs PPSPS,
- comment les incompatibilités se traitent,
- comment les mises à jour s’annoncent et se tracent,
- comment les observations deviennent des actions concrètes.
4) Les secours, l’urgence, et le pilotage des situations critiques
Un PGC crédible fixe :
- l’accès des secours et l’organisation des évacuations,
- les contacts d’urgence,
- la gestion des incidents (arrêt, sécurisation, reprise),
- la conduite à tenir face à un écart majeur.
5) La traçabilité : le registre-journal comme “mémoire utile”
Le registre-journal n’est pas un supplément : c’est un outil central, alimenté au fur et à mesure, conservé pendant cinq ans à compter de la réception de l’ouvrage.
Un PGC bien écrit facilite ce registre : il donne une structure pour consigner les décisions, les écarts, les mesures, et les visas.
Une allure “officielle” : ce qui fait la différence dans un document Word
Une mise en page soignée ne remplace pas le fond, mais elle change immédiatement deux choses : la lisibilité et la crédibilité. Une allure officielle se construit avec des codes simples, très “document qualité”.
Les 7 marqueurs visuels qui installent une vraie autorité documentaire
- Cartouche documentaire en en-tête : Référence, version, date, opération, catégorie SPS
- Pied de page stable : intitulé + pagination “Page X/Y”
- Hiérarchie typographique nette (titres, sous-titres, corps)
- Sommaire propre (même s’il est simple, il donne un “cap”)
- Tableaux homogènes (mêmes bordures, mêmes couleurs, mêmes alignements)
- Encadrés “Décision / Consigne / Interdiction” (rapides à repérer en réunion)
- Pages de visas & signatures (qui valide quoi, et quand)
Ce sont des détails, mais ce sont ces détails qui transforment un fichier “texte” en document “référence”.
Les erreurs qui affaiblissent un PGC, même quand le contenu paraît correct
- Trop d’énoncés généraux : “porter les EPI”, “respecter les règles” → remplacer par des règles vérifiables (qui, quand, où, comment).
- Phasage flou : aucune articulation entre lots, livraisons, moyens communs → ajouter une logique d’interface.
- Levage et circulations traités en deux lignes : ce sont pourtant des sources majeures d’interférences ; le PGC doit porter une règle de “gouvernance” (zones, priorités, arrêt).
- Aucune mécanique de mise à jour : le PGC doit prévoir la gestion des évolutions, sinon il vieillit trop vite.
- Traçabilité oubliée : absence de passerelle vers registre-journal, alors que le coordonnateur doit le tenir et le conserver pendant la durée prévue.
Comment exploiter un modèle Word PGC/PGCSPS de façon professionnelle
Un bon modèle n’a pas vocation à être rempli d’un bloc. Il s’exploite comme une trame de pilotage :
- Page de garde + cartouche : figer l’identité du document (réf, version, date).
- Organisation & acteurs : contacts, responsabilités, circuits de décision.
- Règles communes : circulations, levage, protections collectives, énergie provisoire, zones partagées.
- Méthode de coordination : réception PPSPS, inspections, intégration/harmonisation, réunions, mise à jour.
- Urgences & secours : accès, procédures, numéros, conduite à tenir.
- Annexes : plans, schémas, procédures, preuves (les annexes donnent la matérialité).
- Visas : validation et diffusion.
Cette progression produit un document qu’on peut lire vite… et utiliser longtemps.
Encadré “à copier-coller” : phrase officielle de statut du document
« Le présent Plan Général de Coordination (PGC/PGCSPS) définit les dispositions d’organisation et de prévention destinées à maîtriser les risques résultant des interférences entre les activités des entreprises intervenantes. Il intègre et harmonise, au fur et à mesure de leur élaboration, les plans particuliers de sécurité et de protection de la santé. »



Cas PGC/PGCSPS « Résidence Les Acacias » (Toulouse – R+2)


1) Le cas, raconté simplement
Le document met en scène une opération neuve de logements collectifs R+2 (12 logements) en environnement urbain, avec accès contraint et logistique sensible (livraisons, manœuvres, stockage limité). L’entreprise “fil rouge” reste le Gros œuvre, car c’est le lot qui impose le plus tôt des règles communes : terrassements, coffrage/ferraillage, bétonnage, travail en hauteur, levage grue, et donc une forte exposition aux interférences.
Le classement SPS Catégorie 2 a été choisi sur une logique cohérente : pointe d’effectif à 18 (donc pas le déclencheur “30 jours + >20”), mais un volume estimé à 780 hommes-jours qui dépasse le seuil > 500 hommes-jours → déclaration préalable = OUI (mentionnée comme “établie et affichée”).
En clair : ce cas illustre une Cat. 2 “par le volume”, pas “par la pointe”.
2) Les coulisses : comment le cas a été “fabriqué” pour sonner vrai
Pour donner une allure crédible, j’ai construit le scénario comme le ferait un CSPS ou une MOE au moment où le PGC devient utile :
a) Une fiche d’identité réaliste avant tout
- Ouvrage, adresse, acteurs, contacts : tout est posé dès la table “Fiche de synthèse”.
- Une référence documentaire (PGC-SPS-LESACACIAS-001), une version (V1.0) et une date (15/02/2026) : c’est volontairement “document qualité”.
b) Une contrainte “terrain” pour obliger le PGC à être concret
- “Rue étroite / stationnement limité / voisinage résidentiel” : ce trio oblige à écrire des règles communes sur :
- circulation engins/piétons
- créneaux de livraisons
- zones d’attente
- nuisances (poussière/bruit)
c) Un phasage qui crée de la coactivité
- GO → VRD → second œuvre : ce séquencement permet d’intégrer une ligne dédiée à la coactivité GO/SO (échafaudages, trémies, circulations, stockage).
d) Des annexes “intelligentes”
- Le document ne colle pas des annexes “pour faire du volume”. Il liste des pièces qui servent réellement : plan de circulation, plan d’accès secours, procédure levage, procédure échafaudage, gestion déchets, affichages, modalités registre-journal.
3) Ce qui est vraiment “pro” dans ce cas
- Cartouche documentaire + signatures : référence, version, date, visas → effet “officiel” immédiat.
- Organisation de la prévention bien cadrée :
- réunion SPS de lancement
- rythme hebdomadaire + réunions avant phases critiques
- accueil sécurité + signature
- règle de transmission PPSPS (J-7, retour 48h) : très exploitable.
- Secours et urgences traités comme une procédure, pas comme une phrase :
- accès secours
- point de rassemblement
- SST
- permis feu + extincteurs + surveillance
4) Les points à renforcer si vous voulez un rendu “prêt à visa MOA / marché public”
Ce n’est pas un défaut du cas, c’est ce qui manque toujours tant qu’on reste sur un exemple “template” :
- Référence de la Déclaration Préalable
- ajouter : N°/date, organisme destinataire, date d’affichage, emplacement affichage.
- Chapitre “moyens communs” plus détaillé
- qui fournit / qui entretient / qui contrôle :
- garde-corps / trémies
- éclairage provisoire
- bennes & tri
- nettoyage des circulations
- qui fournit / qui entretient / qui contrôle :
- Levage grue : enrichir la règle d’or
- seuil vent, zone d’exclusion, chef de manœuvre, interdiction de circulation sous charge, protocole radio/gestes.
- Terrassements / fouilles : préciser le “standard minimal”
- contrôle après pluie, stockage interdit en rive (déjà mentionné), accès, blindage/talutage selon profondeur, repérage réseaux + AIPR (déjà présent).
- Mise à jour du PGC
- ajouter une mini-table “Historique des versions” (Indice / Date / Objet / Auteur / Visa).
5) Comment vous pouvez “professionnaliser” ce cas en 10 minutes pour votre usage
- Remplacer : nom opération, adresse, MOA/MOE/CSPS, planning, effectifs, hommes-jours.
- Renseigner 3 éléments “preuve” :
- référence de la déclaration préalable (si applicable)
- date d’inspection commune
- liste réelle des entreprises pressenties (même provisoire)
- Ajouter 2 annexes qui font très “vrai dossier” :
- Plan d’installation de chantier (PIC) version/date
- Plan de circulation version/date







