Bon de transport : modèles Word et Excel avec codes-barres — le papier qui fait bouger la marchandise
À l’entrée du quai, un camion s’aligne, le transpalette grince, et un simple A4 change de main. Le bon de transport n’a rien d’un blockbuster… et pourtant, c’est souvent le dernier document avant que la marchandise quitte votre responsabilité. Dans un monde où l’e-commerce accélère les flux, où la traçabilité devient un réflexe (qualité, conformité, RSE), ce « papier » est aussi une preuve, un contrat opérationnel, parfois même une donnée-clé injectée en WMS/ERP.
Contraste :
- D’un côté, la PME qui imprime un modèle Word/Excel, coche « scellé intact » et archive un PDF.
- De l’autre, une plateforme omnicanale qui génère des SSCC, encode un GS1-128 (AI 00), pousse un ordre au transporteur via API/EDI, et scanne un POD (proof of delivery) à l’arrivée.
Dans les deux cas, le bon de transport reste la charnière entre physique (palette, colis, scellé) et information (références, quantités, réserves, responsabilités).
À quoi sert (vraiment) un bon de transport ?
- Identifier les parties (expéditeur, destinataire, transporteur, chauffeur) et les lieux/horaires (chargement, livraison).
- Lister les marchandises (réf., désignation, colis, poids/volumes, conditionnement).
- Assurer la traçabilité (N° bon, BL, palette/colis, SSCC, scellé I/B, température si chaîne du froid).
- Cadrer la réception : cases à cocher, réserves précises, signature(s).
- Servir de preuve en cas de litige (avarie, manquant, retard), avec photos jointes et référence au scellé.
À ne pas confondre avec :
- le bon de livraison (BL), qui atteste la livraison d’une commande,
- la lettre de voiture (ex. CMR routier) au statut juridique spécifique,
- le bordereau de retour transport (centré anomalies/réserves en retour).
Anatomie d’un bon « solide »
En-tête :
- Parties : expéditeur/destinataire, transporteur, chauffeur/immat.
- Références : N° bon, N° BL/commande, incoterm, mode de transport.
- Emplacements code-barres (N° bon, SSCC AI 00), QR si besoin (payload : RMA, SSCC, BL).
Corps marchandises :
- Lignes : réf., désignation, lot/SN, unités, colis, poids/volume, conditionnement.
- SSCC (identifiant logistique à 18 chiffres : base 17 + clé), souvent encodé en GS1-128 (AI 00).
- Observations.
Contrôle quai :
- État emballage, scellé intact/brisée, température, photos, avarie/manquant (O/N).
- Réserves précises et circonstanciées (localisation, nature, quantité).
Signatures :
- Émetteur / Transporteur / Destinataire (et cachet, date, heure).
- Preuve de remise/prise en charge → POD.
Modèles courants (et quand les utiliser)
- Bon de transport standard (A4, portrait)
- Le plus répandu pour enlèvements/livraisons B2B.
- Idéal avec emplacements GS1-128/SSCC + section « Réserves ».
- Bon de transport “retour”
- Focalisé sur RMA, anomalies, réserves, photos, scellés, température.
- Très utile en SAV, reverse logistics, e-commerce.
- Bordereau de retour transport (anomalies/réserves)
- Complément axé constat au quai (avarie/manquant), suivi d’actions et statut.
- Lettre de voiture (CMR routier) – modèle simplifié
- Reprend les rubriques clés (parties, lieux, marchandises, instructions).
- À adapter selon vos conditions/réglementations.
- Bon de livraison (BL)
- Côté destinataire, atteste de la livraison des lignes d’une commande/BL.
- Peut contenir SSCC/GS1-128 pour accélérer le scan.
- Fiche de contrôle quai
- Grille de réception/expédition : scellé I/B, avarie/manquant, température, photos, signature quai.
- Étiquettes SSCC
- A4 (3×8 ou 4×5), avec AI 00 et SSCC en clair ; collées sur colis/palettes pour scan rapide.
Formats : du papier à l’API
Papier (imprimé)
- A4 portrait (classique), A4 paysage (plus lisible avec tableaux larges, pictogrammes quai).
- Word : habillage « officiel », logos, clauses.
- Excel : calculs (totaux, SSCC 18 à partir de la base 17), listes déroulantes, mise en page 1 page.
Numérique
- PDF archivé + horodatage.
- Codes : GS1-128 (AI 00) pour SSCC, QR pour payload (RMA/BL/SSCC), scanable au quai.
- Intégration ERP/WMS/TMS : export/import CSV/Excel, Power Query, connecteurs, API, EDI (standards du secteur).
- Mobility : application chauffeur (scan, prise de photo, POD), signature électronique.
Bon de transport : bonnes pratiques opérationnelles
- Clarté visuelle : zones bleues pour étiquettes, colonnes stables (réf., lot, unités), pictos quai (camion, palette, scellé, thermomètre, appareil photo).
- Traçabilité : un N° bon unique, SSCC pour chaque colis/palette, référence au BL d’origine.
- Réserves utiles : précises, circonstanciées, lisibles (pas de « RAS » par défaut).
- Preuves : photos intégrées ou jointes (heure, lieu), scellé consigné (I/B).
- Qualité de données : zéros en tête conservés (SSCC base 17 en texte), dates au format clair (ISO).
- Impression : marges fines, lignes aérées, 1 page si possible (limite les pertes et accélère la lecture).
- Archivage : PDF + indexation (N° bon, client, date), lien éventuel vers dossier commande/transport.
Workflow type (du quai à la preuve de livraison)
- Avant chargement : édition du bon (Word/Excel/ERP), génération SSCC & GS1-128, créneau confirmé.
- Au quai : scan SSCC, contrôle visuel, scellé, photos, réserves le cas échéant, signatures.
- En route : suivi (tracking TMS), mise à jour d’événements (départ, arrivée).
- À la livraison : POD (signature, horodatage, réserves), scan final.
- Après-coup : archivage, rapprochement BL/facture, traitement des retours/anomalies, KPI (taux d’avarie, OTP, coûts).
Les erreurs à éviter
- Réserves vagues (« colis abîmé ») → préférez : “palette P3, colis #12, angle écrasé, 2 pcs manquants”.
- SSCC mal formés (clé de contrôle erronée) → calculez localement le 18ᵉ chiffre et vérifiez avant impression.
- Surcharger le document → séparez le bon (preuve) de la fiche d’inspection (diagnostic détaillé).
- Confondre bon de transport / BL / CMR → gardez votre finalité : preuve d’expédition et support de réception.
En pratique : modèles & déclinaisons utiles
- Bon de transport A4 portrait (sobre, “officiel”)
- Paysage avec QR et pictogrammes quai (scan plus rapide, lisibilité accrue)
- Version “retour” (RMA, anomalies, réserves, photos)
- BL pour la confirmation côté destinataire
- CMR simplifiée (squelette à adapter)
- Étiquettes SSCC prêtes à coller
- Fiche de contrôle quai dédiée au constat
Bon de transport : le pivot discret entre flux physiques et données — décliné en plusieurs modèles Word
Ni gadget, ni simple formalité, le bon de transport est le pivot discret qui relie le flux physique au flux d’information. Lisible, traçable, scannable) et bien intégré (ERP/WMS/TMS), il réduit les litiges, accélère la réception, et professionnalise votre image auprès des clients et transporteurs. Dans un contexte de délais serrés et de tolérance zéro sur les erreurs, c’est l’un des meilleurs leviers “low-tech + smart data” que vous puissiez déployer… aujourd’hui.
Voici un tour d’horizon, concis et varié :
- Bon de transport – Word (A4 portrait) : mise en forme “officielle”, en-têtes complets, tableau marchandises, emplacements code-barres (N° BT + SSCC), zone réserves et signatures.

- Bon de transport – Excel (A4) : mêmes données opérationnelles avec totaux automatiques, aide au calcul SSCC (18) + chaîne AI 00, zone d’impression calibrée.

- BRM paysage – Word : bon de retour marchandises en large, QR RMA/SSCC, pictogrammes quai, grilles prêtes à cocher.
- Bordereau de retour transport – Word : focalisé “constat” (anomalies/réserves), champs chauffeur/quai, QR/GS1-128 et signatures.
- Classeur “Retour_Paysage_QR_ERP” – Excel : onglet Import_ERP_WMS + mapping automatique vers feuilles imprimables, listes dynamiques, payload QR généré.
- Bon de livraison (BL) – Word : gabarit clair pour expédition, N° BL en code-barres, ligne SSCC, espace réserves datées.

- Bon de livraison (BL) – Excel : tableau articles avec lots/SN et quantités, deux emplacements code-barres, totaux de fin de page.

- Lettre de voiture (CMR) simplifiée – Word : trame parties/lieux/dates + section marchandises ; base adaptable aux exigences réglementaires.

- Packing List internationale – Excel : colonnes colis/SSCC, marks & numbers, poids net/brut, dimensions et volume, totaux prêts à exporter.
- Étiquettes SSCC A4 (3×8) – Word : grille d’étiquettes avec AI 00 en clair et zone code-barres à remplacer avant tirage.
- Fiche de contrôle quai – Excel : feuille terrain pour réception/retour : scellé I/B, avarie/manquant, température, photos, observations, signature.

- PV d’avarie transport – Word : document de preuve structuré (infos de constat, tableau colis impactés) avec emplacements de signatures.

Pourquoi mettre un code-barres sur un bon de transport ?
- Traçabilité univoque. Un scan = une ID certaine (ex. SSCC), qui suit le colis/la palette de l’enlèvement à la livraison.
- Vitesse & zéro faute. Le scan remplace la saisie clavier : moins d’erreurs, plus de flux au quai.
- Chaîne de preuves. Chaque scan horodaté (départ, arrivée, rupture de charge) renforce le POD et limite les litiges (avarie/manquant).
- Orchestration logistique. Au cross-dock, un simple bip route la marchandise (quai, tournée, zone) sans feuilleter le document.
- Intégration ERP/WMS/TMS. Le scan déclenche statuts (chargé, livré), rapprochements (BL, commande) et MAJ de stock en temps réel.
- Conformité clients & distributeurs. Beaucoup exigent SSCC/GS1-128 pour réceptionner vite et sans ressaisie.
- Sécurité. Contrôle de scellé (I/B) et concordance colis ↔ document (mismatch détecté immédiatement).
- Coûts & qualité. Moins de temps au quai, moins d’erreurs, moins de litiges → meilleur OTP et service client.
Quels codes utiliser (et pour quoi) ?
- GS1-128 (AI 00) : pour le SSCC (identifiant palette/colis, 18 chiffres). C’est le standard logistique à scanner partout.
- Code 128 : pour le N° de bon / BL (identifiant interne lisible et scannable).
- QR (optionnel) : pour un payload plus riche (ex.
{RMA, SSCC, BL}) utile au SAV/retour. - (EAN-13/UPC restent pour les unités de vente, pas pour la logistique transport.)
Où le placer sur le bon ?
- En-tête à droite : N° de bon (Code 128) + SSCC (AI 00).
- Près du tableau marchandises : rappel SSCC ligne/palette si nécessaire.
- Toujours garder une zone blanche autour (quiet zone) pour un scan fiable.
4 règles d’impression (fiabilité du scan)
- Contraste élevé (noir sur blanc), 300 dpi mini, pas d’aplats/gris.
- Taille utile GS1-128 ≈ 25–40 mm de haut (selon densité), largeur suffisante.
- Zéros en tête conservés (SSCC base-17 en texte avant calcul du 18ᵉ chiffre).
- Vérifier la clé (mod10) et tester au lecteur avant diffusion.
Écueils fréquents (à éviter)
- Réduire/étirer l’image (déforme les barres).
- Imprimer sur papier brillant ou froissé (reflets).
- Mettre un QR « gadget » sans utilité opérationnelle.
- Mélanger SSCC de palette et SSCC de colis sans les distinguer.









