Cours finance: le financement d’un programme d’investissement
Ce cours finance traite le financement d’un programme d’investissement.
La détermination des modalités de financement des besoins structurels repose, pour être réalisée de façon complète et cohérente, sur la mise en œuvre d’un document prévisionnel de référence, le plan de financement prévisionnel.
le tableau de financement, recueille l’ensemble des emplois el des ressources (T.E.R.). 、
Le plan de financement est en fait le document symétrique au plan révisionnel du TE.R .historique. Retraçant le financement des besoins structurels, le plan de financement ne concerne que les éléments qui affectent le “haut de bilan” – ressources et emplois stables. Il se différencie fondamentalement du T.E.R. historique en ce que les variations du fonds de roulement ne sont pas constatées, mais fixées a priori comme des contraintes de gestion, au même titre que les autres emplois stables : investissements, dividendes, annuités sur emprunts à terme par exemple.
Le plan de financement avant ressources externes nouvelles
Avant d’aborder l’étude théorique puis pratique du montage d’un plan de financement, il nous faut définir au préalable l’importance de la période analysée.
Si l’on retient la durée de vie économique ou fiscale des programmes, et la durée de remboursement des prêts accordés, un module d’une durée de 5-15 ans peut paraître s’imposer dans la plupart des situations.
Si l’on considère, au contraire, la limite de validité des prévisions d’ex-ploitation face aux évolutions structurelles et conjoncturelles des mar-chés, un module de durée 1-2 ans se confirme comme un maximum cré-dible et utile.
La recherche d’un compromis, consacré par l’expérience, permet en définitive de retenir une durée pratique de 3 ans, pouvant être portée à 5 ans ou 7 ans dans les cas plus délicats à maîtriser, tels conversion ou acquisitions.
LES RESSOURCES FINANCIERES
La capacité d’autofinancement
C’est sur elle que repose pratiquement l’ensemble du projet, dont elle résume l’opportunité et conditionne la faisabilité. En tant que potentiel de rentabilité prévisionnelle, la C.A.F. doit permet-tre à la firme de faire face à certaines contraintes minimales
-rémunération du capital;
– remboursement des emprunts antérieurement contractés, – renouvellement des équipements existants
il faut offrir de bonnes perspectives de plus-values et rembourser (annuités).
la pierre angulaire de l’édifice.
Quel degré de confiance peut-on accorder aux prévisions?
-Quelles seraient les conséquences sur la C.A.F.de certains aléas dé. vorables? Chiffre d’affaires inférieur aux prévisions? Charges exter nes ou internes accrues?
II faut insister fortement sur la portée directe de ces réponses:
– quant au niveau optimum du fonds de roulement, comme éle ment régulateur, gage de résistance aux aléas;
– quant à la structure des financements nouveaux : fonds propres/ fonds d’emprunts, fixant les bornes de la contribution des capi. taux externes demandés aux banques. Par exemple, si les prévi. sions paraissent fragiles et aléatoires, le banquier s’attacheraà limiter ses engagements, quelle que soit la nature du projet pro-posé, ce qui imposera un effort accru des associés, une ouver ture du capital, ou même une révision en baisse du projet.
(1)Cf.notamment ceux que propose P’Institut technique de Banque à ses éu diants dans le cadre de ses journées d’étude ou à l’occasion de travaux écris. au long de l’année universitaire.
Si les cessions sont prévues à courle échéance le prix réel esl souvent lacilement délermine voire connu al l’acheteur est déjà trouvé, est la négociation achevée,
Si leur réalisation esl à plus longue échéance unan ou plus, l’estimation du prix de cession esl plus problématique el risquée d’être e faite d’une certaine surévaluation.
Une place spécifique peut être envisagée pour les opérations de cessions-Bail(Lease-Back),dont le bon usage n’est pas toujours facile.
Il est bien évident que, dans l’hypothèse d’un prélèvement, celle opération ne correspondra pas à un flux de fonds supplémentaires, venant s’ajouter à la CAF ou aux cessions d’actifs.Sa signification est plus limitée, puisqu’elle vise en premier lieu à entériner l’existence d’un surplus de ressources stables, qui n’est pas utilisé de manière optimale au
LES BESOINS STRUCTURELS
Le programme d’investissement
Il s’agit de retenir ici l’ensemble des dépenses prévues pour P’acquisition d’actifs immobilisés.
Les investissements corporels comprennent en priorité les achats d’équi-pements productifs, qui peuvent être destinés à plusieurs usages conjoints ou exclusifs:
-investissements destinés à accroitre les capacités productives;
-invesinvetissements devant renforcer l’efficacité de la firme, favoriser sa moderrnisation et son adaptation aux conditions futures des marchés: productivité, conversion, intégration;
– renouvellements courants, qui permettent le maintien du poten-tiel productif, et souvent contribuent à sa modernisation et à son adaptation progressives.
Les investissements corporels auront ainsi des influences variables surle volume et la structure de l’activité. Mais dans tous les cas ils donnent lieu à amortissement. La politique d’amortissement choisie par la firme doit permettre une régulation du résultat sur plusieurs années, une optimisa-tion fiscale de la rentabilité, et en premier lieu une maximisation de la C.A.F. future actualisée.
Les investissements incorporels, de nature très diverse, sont pour l’essentiel non amortissables
- des acquisitions de fonds de commerce;
- des dépenses diverses qui ne retrouvent pas explicitement en immobilisations, mais que l’on peut assimiler à des charges à répartir: publicité, promotion des ventes, prospection
Le lancement d’un programme d’investissement
Quand il s’agit des marchés nouveaux, leur intégration effective dans le plan de financement est souvent indirecte, par le biais des C.A.F. prévisionnelles.
Les investissements technologiques:
– recherche-développement, dont le caractère d’immobilisation est défini limitativement, mais qui est parfois individualisée et donc activée pour ne pas fausser les prévisions d’exploitation proprement dites;
– les acquisitions de technologie: brevets,“Know How”.
Les investissements financiers
Les actifs immobilisés, également non amortissables, sont constituéspar les prises de participation décidées par les dirigeants dans le cadre d’un programme de développement, de diversification ou d’intégration. La contrepartie directe de ces investissements est souvent difficile à cerner avec rigueur. Elle peut se concrétiser par des produits financiers qui viendraient renforcer les ressources prévisionnelles, et la C.A.F d’ex-ploitation.
Mais les conséquences indirectes sont plus diffuses et souvent plus tangibles en même temps, échanges internes à prix de cession spécifiques, souvent opaques pour l’extérieur du groupe, avantages commerciaux, technologiques, financiers non explicités.
L’existence de montants significatifs de ces prises de participations dans un plan de financement ne saurait éviter une analyse attentive de la situation financière de la société concernée par une prise de contrôle de tout ou partie de son capital.
Les dividendes distribués
Leur inscription dans les besoins à financer est impérative, chaque fois que leur programmation est effective.
Traduction d’une stratégie financière, la politique de distribution doit être connue des banques car elle conditionne l’appel à des fonds propres externes:augmentation de capital.
Prélèvement sur l’autofinancement prévu, avec d’éventuelles incidences fiscales au travers du taux de l’I.S., ces dividendes viennent créer des besoins dont l’importance peut conduire à négociation entre la banque et les dirigeants. Cela se manifestera surtout en cas de tension excessive du plan.
Les annuités sur emprunts à terme
C.A.F. prévisionnelle sera ainsi prise en compte.
Si l’analyste a antérieurement opté pour un retraitement des loyers de crédi-bail, la cohérence voudrait qu’il en fasse de même en matière de prévisions.
Dans tous les cas, les loyers de crédit-bail ne viennent pas s’inscrire dans les annuités sur emprunts.En revanche le prix de rachat en fin de contrat sera intégré dans les besoins dans une ligne particulière à créer. Toutefois, dans le cadre de l’étude des capacités de remboursement, le banquier devra considérer la totalité des contraintes financières, en incluant donc tout ou partie des loyers de crédit-bail aux échéances sur emprunts classiques (en capital exclusivement).
Nous sommes ici, pour conclure cette approche du plan de financement, confrontés à une phase capitale de son élaboration. La fixation d’une con trainte minimale initiale en matière de fonds de roulement ne peut être décrite de facon linéaire, par enchaînement de causalités univoques. Il n’est pas possible non plus de l’aborder sans une référence immédiate aux moda-lités retenues pour en assurer le financement.
RESSOURCES>EMPLOIS
– la dotation en fonds de roulement, en tant qu’elle nécessite une mobilisation de ressources financières stables plus importantes que les emplois durables prévus, n’est pas en elle-même un emploi, au même titre que les investissements, les annuités sur emprunts ou les dividendes. Elle n’implique en effet aucun décaissement de fonds;
– elle n’en n’est pas moins une contrainte, car elle implique l’exis-tence d’un surplus de ressources financières stables, qui doit contribuer à couvrir une fraction plus ou moins importante des besoins d’exploitation.
L’exigence d’un renforcement du fonds de roulement fait alors, au moins implicitement, référence à la manière dont doivent être couverts les besoins en fonds de roulement prévisionnels.Elle s’exprime par le rapport classique:
et par son complément obligé:
La fixation d’un fonds de roulement futur nécessaire repose, en premier lieu, sur les conclusions – tirées de l’analyse financières des documents et de l’étude de la marche des comptes bancaires – quant aux conditions de l’équilibre financier antérieur.
Une situation saine dans le passé s’explique par un recours souple aux concours bancaires, dans le respect des lignes autorisées et par un niveau de charges d’intérêt qui ne vient pas obérer la rentabilité d’exploitation de la firme.
Excédent brut d’Exploitation
ou plus simplement du ratios:
B.F.R.→Chiffre d’affaires
Prévisions des ventes.
Une situation financière tendue dans le passé se révèle par:
Ia lourdeur des utilisations bancaires, avec de fréquents déressements, ou des incidents graves:
- un poids excessif des charges d’intérêts, qui dégrade fortement la rentabilité en absorbant une part sensible du résultat de exploitation et de l’E.B.E.
Si le banquier estime cependant possible de maintenir sa confiancea dirigeants,et de poursuivre des relations normales, il ne peut qu’amener la firme à réaliser un double effort:
- mieux gérer son cycle achat-production-vente, afin de conter ses B.F.R.dans des limites correctes, sans compromettre pour autant ses positions commerciales;
Les exigences en matière de fonds de roulement sont aussi, en pratiques, basées sur certaines hypotheses quant anx conséquences de programme d’investissement projete sur les besoins en Fonds de Reulement
Une telle estimation, qui sera développée dans la seconde partie de col ouvrage,prend en considération plusieurs facteurs:
-B.F.R.et croissance de L’activité, avec des investissements de développement;
-B.F.R.et strucutre de la production, dans le cas d’investisse ment agissant sur le taux de valeur ajoutée;
-B.F.R.et politique commerciale, dans le cas de diversification ou de conversion de l’activité.
Sans entrer dans l’analyse détaillée de ces relations, nous indiquerons simplement ici que toute action qui doit engendrer une croissance (rela tive) structurelle des B.F.R. nécessite un effort antagoniste de renforce ment du fonds de roulement. Toute défaillance dans celle perspective se traduit inéluctablement par les conséquences indiquées plus haut:
– dégradation de la situation financière;
– lourdeur des utilisations et dépassement des limites;
- poids des charges d’intérêts, venant obérer la rentabilité.
La nécessité de renforcer le fonds de roulement se manifeste enfin lorsque les perspectives d’activité futures indiquent l’existence de certaines incertitudes, quant à leur réalisation dans le temps, et quant à l’ampleur des fluctuations probables qui peuvent se manifester.
Le fonds de roulement a d’abord pour fonction de permettre à la firme de supporter sans dommages graves certains retards qui peuvent affecter la mise en cæuvre du programme étudié, ou la réalisation effective des objectifs de production et de vente fixés initialement.
F.R.N.G. se caractérise dans le cadre pluriannuel du plan de financement, par un excédent.
le futur ou les ressources sont toutes engrangées,et les emplois sont tons effectués.
Mais si l’on accepte cette procédure d’estimation, qui débouche sur une êvaluation des besoins de capitaux bancaires ou autres,et sur le calculde leur coût, les montants qui en résultent ne sont pas signigicatifs de la situation en cours d’exercice. En fait,le fonds de roulement connaitra de notables variations, entre son montant initial connu, et son montant final considéré comme un objectif de gestion financière.
Nous pouvons indiquer quelques-unes des raisons qui induisent cette variabilité du fonds de roulement:
-le programme d’investissement ne se réalise pas de facon immédiate, mais est en général étalé sur des durées variables selon sa nature et son importance;
– les apports de capitaux et le déblocage des emprunts ne sont pas nécessairement synchronisés avec les dépenses;
– des échéances d’annuités peuvent intervenir à des dates diver. ses en cours d’exercice;
– la rentabilité ne se génère pas continuement sur la période, de même que l’activité n’est pas portée sans délais à un niveau supérieur, dès la réalisation du programme.