Fiche de préparation co-intervention : modèle Word à télécharger
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Sur un site le risque est souvent le résultat d’un détail banal : deux équipes qui arrivent en même temps, une zone mal balisée, un arrêt machine supposé acquis, un accès partagé, une consigne transmise trop vite. La co-intervention (ou coactivité) met plusieurs métiers, plusieurs entreprises ou plusieurs équipes dans un même espace, au même moment. Et c’est précisément là que la préparation devient une compétence à part entière.
La fiche de préparation co-intervention est une mise en scène organisée de l’intervention. Elle clarifie les rôles, sécurise les autorisations, aligne les équipes sur le déroulé, et transforme les risques diffus en mesures concrètes. Quand elle est bien construite, elle rend la coactivité presque “simple” : chacun sait quoi faire, où aller, quoi éviter, et comment réagir.
À quoi sert réellement cette fiche
La fiche sert à éviter les malentendus avant qu’ils ne deviennent des incidents. Elle permet aussi de documenter la décision : “nous avons identifié les risques, choisi des protections, et validé la coordination”.
Elle apporte une valeur immédiate :
- un chantier mieux rythmé (moins d’attente, moins d’improvisation),
- une meilleure qualité d’exécution (moins d’erreurs et de reprises),
- une sécurité renforcée (balisage, consignations, EPI, circuits de circulation),
- une traçabilité solide (utile pour audits, assurance, HSE, retours d’expérience).
Quand l’utiliser (les situations typiques)
La fiche devient indispensable dès que l’intervention sort du “simple dépannage isolé” :
- Plusieurs entreprises sur un même périmètre (sous-traitant, prestataire, maintenance interne).
- Plusieurs métiers sur une même zone (électricité + mécanique + production + bâtiment).
- Travaux proches d’une activité en cours (atelier en fonctionnement, circulation, public).
- Intervention avec consignation / arrêt partiel (énergie, machine, fluide, hauteur).
- Opérations à risques ou à accès contraint (toiture, nacelle, local technique, espace confiné).


Ce que contient une bonne fiche (la logique derrière les rubriques)
Une bonne fiche de co-intervention suit une progression simple : identifier → coordonner → sécuriser → exécuter → valider.
1) Identification et contexte
On y fixe le cadre sans ambiguïté : site, zone, date, contact, objectif. Cette partie semble évidente… jusqu’au moment où l’on doit prouver “qui intervenait où et pourquoi” après un incident ou un litige.
2) Équipes et responsabilités
La coactivité devient risquée quand les responsabilités flottent. Le document doit rendre visible :
- qui pilote l’intervention,
- qui exécute,
- qui autorise,
- qui surveille,
- qui valide.
3) Déroulé et planning
Ce n’est pas “un planning pour faire joli”, c’est un outil de protection : on évite que deux opérations incompatibles se chevauchent (ex. soudure à proximité d’un produit inflammable, manutention sous une zone de travail en hauteur).
4) Analyse des risques et mesures
C’est le cœur du sujet : transformer des risques généraux en décisions applicables. La fiche pose les risques probables et exige des mesures simples, vérifiables.
5) Autorisations / consignations
La co-intervention suppose souvent des verrous : accès, permis de travail, consignation électrique, arrêt machine, permis feu, balisage. La fiche sert de “tableau de bord” des autorisations : rien ne démarre tant que les prérequis ne sont pas validés.
6) Communication et règles de coordination
Quand plusieurs équipes cohabitent, la coordination se joue sur trois choses : un point de contact, un canal de communication, une règle d’escalade. La fiche formalise cela pour éviter les décisions dispersées.
7) Validation et clôture
Une co-intervention se termine proprement : zone remise en état, protections retirées, consignations levées, essais réalisés, et signatures. Cette fin claire évite les incidents “après travaux”.
Comment la remplir efficacement (sans la transformer en procédure lourde)
Le bon réflexe consiste à la remplir en trois temps.
- Avant l’intervention : cadrer zone, objectif, équipes, contraintes.
- Juste avant le démarrage : valider autorisations, EPI, consignations, balisage, accès.
- À la fin : consigner le résultat, les anomalies rencontrées, et la remise en configuration normale.
Cette logique permet d’avoir une fiche utile sans chercher à “tout écrire”. L’essentiel est la cohérence : ce qui est annoncé doit être vérifiable sur site.
Exemples concrets de coactivité (et ce que la fiche empêche)
Exemple 1 — Maintenance + production en fonctionnement
Une équipe de maintenance intervient sur une machine pendant qu’une autre ligne tourne juste à côté. La fiche impose : balisage, circuit de circulation, arrêt partiel, consigne de redémarrage. Sans cette préparation, l’imprévu arrive vite : redémarrage non coordonné, passage d’un cariste dans une zone ouverte, ou démontage au mauvais moment.
Exemple 2 — Électricien + plombier dans un local technique
Chacun travaille sur “son” sujet, mais le local est petit, l’accès unique, et les risques se croisent (humidité, câbles, outils, éclairage). La fiche évite le scénario classique : un intervenant coupe une alimentation supposée “non utilisée” alors qu’elle alimente l’autre opération.
Exemple 3 — Travail en hauteur + manutention en dessous
Un intervenant en nacelle, une équipe qui déplace du matériel au sol : la coactivité devient immédiatement critique. La fiche formalise l’interdiction de circulation sous charge, la délimitation de la zone, et la surveillance.
Les bénéfices terrain (ce que vous gagnez dès le premier usage)
Vous gagnez d’abord du calme. La fiche rend l’intervention “prévisible”, donc moins stressante. Ensuite, elle protège :
- l’équipe (risques mieux maîtrisés),
- le client/site (moins de perturbations),
- l’entreprise (preuve et traçabilité),
- la qualité (moins de reprises et d’improvisation).
Et surtout, elle crée une culture : la coactivité n’est plus “subie”, elle est organisée.
Points de contrôle (à garder en fin de page)
- Zone d’intervention clairement définie, balisée et signalée.
- Équipes identifiées, rôles et contacts affichés.
- Déroulé validé : opérations compatibles, séquence maîtrisée.
- Risques identifiés et mesures mises en place (EPI, protections, accès).
- Autorisations obtenues (permis, consignations, arrêt machine, permis feu si besoin).
- Communication et escalade définies (qui décide, qui alerte, comment).
- Fin d’intervention sécurisée : remise en état, levée des consignations, signatures.

Comment transformer la fiche de préparation co-intervention en réflexe d’équipe (et pas en simple papier)
Lorsqu’elle est utilisée correctement, la fiche préparation co-intervention joue un rôle discret mais puissant : elle fait passer l’équipe d’une logique “on s’adapte” à une logique “on maîtrise”. Et cette maîtrise se ressent immédiatement dans la fluidité, dans la qualité et dans la sécurité.
Le bon rythme : une fiche en 10 minutes, mais au bon moment
La difficulté n’est pas de remplir la fiche, c’est de la remplir au moment où elle est utile. Une fiche faite trop tôt risque d’être dépassée. Une fiche faite trop tard devient un “rattrapage administratif”. Le meilleur équilibre consiste à la faire vivre en trois étapes, sans l’alourdir :
- Avant l’arrivée des équipes : cadrer le besoin, la zone, les acteurs et la contrainte majeure.
- Au point de démarrage : valider les protections, les accès, l’ordre des tâches et la coordination.
- À la clôture : figer le résultat, les écarts et la remise en configuration normale.
Cette progression donne une fiche “juste” : ni trop théorique, ni trop tardive.
Ce que la fiche doit rendre impossible (les erreurs classiques)
La coactivité se dégrade rarement par “grande faute”. Elle se dégrade par une série de petits flottements. Une fiche bien conçue empêche précisément ces zones grises :
- Un démarrage sans autorisation parce que “on pensait que c’était bon”.
- Une consignation partielle parce qu’un autre atelier dépend de la même énergie.
- Une zone mal balisée parce que chacun imagine que “ça se voit”.
- Un croisement d’opérations incompatibles (manutention sous hauteur, perçage proche d’un réseau, chaudronnerie près de produits sensibles).
- Une fin d’intervention incomplète (balisage laissé, protections oubliées, remise en état bâclée, consignation levée sans contrôle).
La fiche agit comme une barrière simple : si ce n’est pas validé, on ne lance pas.
Donner un visage clair à la coordination : qui décide, qui alerte, qui stoppe
Dans une co-intervention, la sécurité dépend aussi d’un point très humain : la décision. Qui peut dire “stop” ? Qui arbitre un conflit de planning ? Qui valide la levée d’une consignation ? Sans réponse explicite, le terrain invente une réponse… souvent trop tard.
La fiche doit donc formaliser trois rôles visibles :
- un coordinateur (pilote global, arbitrage et priorité),
- des responsables d’équipes (exécution et contrôle terrain),
- un référent sécurité / site si nécessaire (autorisation, accès, règles locales).
Ce trio rend les décisions fluides et évite le “tout le monde pensait que…”.
Risques : passer d’une liste générique à des mesures vérifiables
Une fiche faible énumère des risques (“chute”, “électrique”, “incendie”) sans dire ce qui est fait. Une fiche forte traduit chaque risque en mesure concrète, observable sur site.
Par exemple :
- Risque “chute” → zone balisée + EPI + point d’ancrage + contrôle nacelle.
- Risque “électrique” → consignation + test d’absence de tension + étiquetage + responsable identifié.
- Risque “coactivité circulation” → cheminement défini + sens de circulation + zone interdite sous travaux.
Une bonne fiche ne cherche pas à être longue. Elle cherche à être contrôlable.
Avant / Pendant / Après : les points à ne pas oublier
Même quand l’intervention est courte, trois moments restent incontournables :
- Avant : sécuriser l’accès et les prérequis (autorisation, balisage, EPI, consignation si besoin).
- Pendant : garder un fil de communication (contact unique, canal, règle d’arrêt).
- Après : remettre en état et valider la fin (nettoyage, essais, retrait protections, signatures).
La plupart des incidents surviennent au passage entre ces moments : démarrage trop rapide, changement d’équipe, fin précipitée. La fiche sert précisément à stabiliser ces transitions.
REX : faire de la fiche un outil d’amélioration continue
La co-intervention se perfectionne par retours d’expérience. Une fiche de préparation devient encore plus utile lorsqu’elle capture deux informations simples à la fin :
- ce qui a bien fonctionné (coordination, séquence, balisage, accès),
- ce qui doit être amélioré (retard, autorisation manquante, zone trop petite, conflit d’opérations).
Ces deux lignes, accumulées sur 10 interventions, donnent des décisions très concrètes : ajuster les créneaux, revoir les accès, standardiser un permis, préparer un kit EPI, définir des zones fixes.
Points à garder en fin de document
- Pré-requis validés : accès, autorisations, consignations, zone.
- Rôles clairs : coordinateur, responsables équipes, contact sécurité/site.
- Déroulé compatible : séquence validée, opérations incompatibles évitées.
- Mesures visibles : balisage, EPI, protections, circulation, signalisation.
- Communication cadrée : canal, point de contact, règle d’arrêt immédiat.
- Clôture propre : remise en état, essais, levée consignations, signatures.







