La fiche activité d’atelier périscolaire : modèles Word
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Dans le quotidien d’un périscolaire, tout va vite : les enfants arrivent avec leur énergie, les contraintes de temps sont serrées, les groupes changent, les salles ne sont pas toujours disponibles. Au milieu de cette agitation, l’animateur a besoin d’un repère simple, fiable et réutilisable. La fiche activité d’atelier joue exactement ce rôle. C’est un document modeste sur le fond, mais décisif dans la forme : elle clarifie les objectifs, sécurise le déroulement, structure les temps forts et donne du sens à ce qui se passe pour l’enfant comme pour l’équipe d’animation.
La fiche activité, bien plus qu’un “papier à remplir”
Avant d’être un support administratif, la fiche d’activité est un outil de pensée. L’animateur y pose noir sur blanc ce qu’il veut que les enfants vivent, expérimentent et retiennent. Elle oblige à se poser les bonnes questions : pour quels enfants ? dans quel lieu ? avec quel matériel ? pour viser quels progrès ?
À travers cette mise à plat, l’atelier cesse d’être une idée floue – “on fera des jeux dehors”, “on fera du bricolage” – pour devenir une proposition construite. La fiche évite les animations improvisées au dernier moment, souvent fatigantes pour l’équipe et frustrantes pour les enfants. Elle installe une cohérence d’ensemble : chaque séance s’inscrit dans un projet pédagogique, même simple, même modeste.
Quand les fiches sont bien conçues et utilisées, elles facilitent aussi la continuité entre animateurs. Un collègue peut reprendre un atelier sans tout réinventer, un remplaçant peut comprendre en quelques minutes l’esprit de la séance. La fiche activité devient ainsi un langage commun au sein de l’équipe.
Ce que la fiche doit rendre visible d’un seul coup d’œil
Une bonne fiche activité permet à l’animateur de se repérer instantanément. La lecture ne doit pas être une épreuve : les informations essentielles doivent apparaître clairement, sans surcharge ni jargon.
Dans cette logique, certaines rubriques deviennent incontournables. Elles forment l’ossature du document et permettent à l’animateur de vérifier qu’il n’oublie rien d’important. On y retrouve généralement :
- L’identité de l’atelier : titre, période, jour, horaire, lieu
- Le public visé : niveau de classe, tranche d’âge, effectif souhaité
- Les objectifs : compétences visées, attitudes à développer, valeurs travaillées
- Le matériel : liste précise et réaliste, avec ce qui est indispensable et ce qui est facultatif
- Le déroulement : temps d’accueil, cœur d’activité, retour au calme, bilan
- Les règles et points de vigilance : sécurité, encadrement, besoins spécifiques de certains enfants
- Les adaptations possibles : variantes pour un grand groupe, un petit groupe, un groupe fatigué
- Les observations après coup : ce qui a fonctionné, ce qui reste à ajuster
Ce socle n’empêche pas la personnalisation : chaque structure peut ajouter ses rubriques (liens avec le projet éducatif, compétences du socle, partenariat avec une association, etc.). L’essentiel est que l’animateur trouve sur la fiche tout ce dont il a besoin pour conduire l’atelier sans se perdre dans les détails.

Donner une place à la pédagogie, pas seulement au “quoi faire”
La tentation est grande de réduire la fiche activité à une liste d’étapes : on fait ceci, puis cela, puis encore autre chose. Or le métier d’animateur ne se résume pas à “occuper” les enfants. L’enjeu est de proposer des expériences qui construisent l’enfant : confiance en soi, coopération, autonomie, curiosité, créativité.

Pour rendre cette dimension visible, la rubrique des objectifs doit être soignée et formulée dans un langage simple. On ne cherche pas des phrases compliquées, mais des intentions claires. Il est utile, par exemple, de distinguer ce que l’enfant va “faire” de ce qu’il va “apprendre” ou “exercer”. On peut ainsi faire émerger des objectifs comme :
- Découvrir une nouvelle technique (peinture, collage, jeu collectif)
- Apprendre à respecter des règles communes dans une activité dynamique
- Oser prendre la parole dans le groupe, proposer une idée, écouter les autres
- Se repérer dans une consigne en plusieurs étapes
- Prendre soin du matériel commun et du lieu d’accueil
En formulant ces objectifs, l’animateur clarifie aussi pour lui-même ce qu’il va observer pendant l’atelier. La fiche devient un support d’évaluation qualitative : non pas une note, mais un regard professionnel sur la manière dont les enfants entrent dans la proposition.
Structurer le déroulement pour sécuriser l’atelier
Un atelier périscolaire réussi ne tient pas seulement à l’idée de départ, mais à la qualité de son déroulement. Les enfants ont besoin de rituels et de repères pour se sentir en sécurité. La fiche permet de préparer ce tempo, en articulant clairement accueil, temps fort et retour au calme.
Dans la partie “déroulement”, l’animateur gagne à préciser le climat souhaité à chaque étape, les gestes professionnels attendus, les transitions entre les temps. Il est utile d’indiquer, par exemple :
- Comment l’accueil se fait : regroupement, rappel des règles, présentation du thème du jour
- Comment l’animateur explique l’activité : démonstration, modèles à montrer, questions à poser
- Comment il circule pendant l’atelier : aide individualisée, gestion des conflits, relances positives
- Comment se vit le retour au calme : rangement ritualisé, petit bilan oral, respiration ou jeu calme
Cette structuration n’a pas pour objectif d’enfermer l’animateur dans une mécanique rigide. Elle lui offre au contraire un cadre solide à partir duquel il peut s’adapter au groupe : prolonger une étape si les enfants sont très engagés, simplifier une consigne si elle est trop complexe, proposer une variante si la météo change.
Intégrer la dimension “gamifiée” sans perdre le sens
De nombreux périscolaires cherchent aujourd’hui à rendre les ateliers plus ludiques, plus engageants, en s’inspirant de la gamification : badges, missions, parcours d’actions, étoiles à colorier. La fiche d’activité est un bon endroit pour penser cette dimension, de façon cohérente et bienveillante.
Avant d’ajouter des “points”, il est utile de clarifier ce que l’on veut encourager chez l’enfant. La fiche peut aider à préciser ce qui sera valorisé : l’effort fourni, la coopération, le respect des règles, la créativité, la persévérance. On peut prévoir dans la fiche un petit encadré dédié à cette dimension ludique, en indiquant par exemple :
- Le type de défi proposé (carte de missions, chemin d’aventure, passeport d’émotions, badges)
- Les actions positives qui donnent droit à une validation (aider, ranger, écouter, terminer une tâche)
- La forme de reconnaissance prévue (badge à colorier, rôle spécial, choix d’un jeu, temps privilégié)
La fiche aide ainsi l’animateur à rester maître du dispositif. La gamification ne devient pas un système de “récompenses/punitions” mécanique où l’enfant cherche à accumuler des points à tout prix. Elle reste un levier discret pour soutenir la motivation, valoriser les efforts et rendre visibles les progrès du groupe.
La fiche comme outil de dialogue avec l’équipe et les familles
Au-delà de l’atelier lui-même, la fiche d’activité est un support de dialogue. Elle peut être partagée en réunion avec la direction, discutée entre animateurs, utilisée pour préparer une nouvelle programmation. En conservant les fiches d’une période à l’autre, on garde la mémoire de ce qui a été proposé, de ce qui a bien fonctionné ou moins bien marché.
Certaines structures choisissent même de montrer, sous une forme simplifiée, des extraits de fiches aux familles. Sans entrer dans les détails techniques, cela permet de donner à voir la richesse de ce qui se vit en périscolaire : les compétences mobilisées, les valeurs travaillées, l’attention portée au bien-être et à la sécurité des enfants.
Pour que la fiche remplisse ce rôle, la rubrique “observations” mérite d’être réellement utilisée. Quelques phrases suffisent pour noter que telle activité a suscité beaucoup d’enthousiasme, que tel matériel était insuffisant, que tel temps de retour au calme a particulièrement bien fonctionné. Ces notes, relues quelques mois plus tard, deviennent une mine d’informations pour ajuster la programmation.
Une “boîte à fiches” partagée, au service du projet périscolaire
Lorsque les fiches activité sont bien pensées, claires, homogènes, elles peuvent facilement être mutualisées. La structure gagne alors à construire une véritable “boîte à fiches” commune, organisée par thèmes (jeux coopératifs, arts plastiques, lecture, activités scientifiques, jeux d’expression corporelle, etc.).
Dans cette boîte à fiches, chaque animateur retrouve :
- des modèles vierges à adapter à ses besoins,
- des fiches déjà éprouvées avec des observations,
- des variantes plus simples ou plus complexes pour s’ajuster au groupe.

Peu à peu, ce fonds commun devient une ressource précieuse, qui sécurise les nouveaux arrivants, nourrit l’inspiration de l’équipe et garantit une certaine qualité des ateliers proposés aux enfants. La fiche activité cesse d’être une contrainte administrative pour devenir un outil vivant, au cœur du projet périscolaire.
En fin de compte, la fiche activité d’atelier pour animateurs est une petite architecture au service des grands enjeux de l’enfance : offrir des temps éducatifs de qualité, favoriser la coopération, soutenir la créativité, apprendre à vivre ensemble. Derrière chaque fiche bien remplie, il y a un atelier plus fluide, un animateur plus serein, et des enfants qui comprennent mieux ce qu’ils font et pourquoi ils le font.







