Un tableau de bord de maintenance préventive Excel avec baromètre humain
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L’atelier vit au rythme des moteurs qui tournent, des convoyeurs qui s’enchaînent et des compresseurs qui soufflent en arrière-plan. Mais derrière chaque machine qui démarre à l’heure, il y a des techniciens, des astreintes, des arbitrages, des urgences absorbées plus ou moins sereinement. Parler “tableau de bord maintenance préventive”, ce n’est donc pas seulement compter des heures d’arrêt et des interventions réalisées ; c’est organiser un écosystème où la fiabilité des équipements et la santé des équipes avancent ensemble.
Un tableau de bord de maintenance préventive dans Excel prend toute sa force lorsqu’il ne se contente pas d’empiler des données techniques. Il gagne une autre dimension dès qu’il relie trois niveaux : le parc d’équipements, le flux d’interventions et la réalité vécue par les techniciens. C’est précisément ce que permet la combinaison “Tableau de bord maintenance préventive + baromètre humain”.
1. Pourquoi structurer la maintenance préventive dans Excel ?
Avant d’imaginer des écrans sophistiqués ou des GMAO surdimensionnées, beaucoup de sites industriels s’appuient sur un outil discret mais redoutablement efficace : le fichier Excel élaboré. Excel reste, pour de nombreuses équipes de maintenance, le premier terrain de jeu de la maintenance organisée : il est disponible partout, compris par tous, suffisamment souple pour tester des idées et assez robuste pour supporter des années d’historique.
Ce support a plusieurs vertus très opérationnelles :
- il se partage facilement entre maintenance, production et méthodes ;
- il accepte aussi bien des inventaires d’équipements que des historiques d’interventions, des KPI ou des graphiques ;
- il se modifie à la vitesse du terrain : une nouvelle ligne, une nouvelle machine, une fréquence revue, et le modèle reste utilisable.
Un tableau de bord de maintenance préventive structuré dans Excel peut s’articuler autour de quatre grandes feuilles :
- Le référentiel des équipements : la carte d’identité du parc à maintenir.
- Le journal des interventions : la mémoire des actions menées.
- Le dashboard chiffré : une synthèse des indicateurs clés sur une période donnée.
- La synthèse A4 : une page lisible, imprimable, pour la revue mensuelle.
À cette base, s’ajoute une cinquième pierre, encore peu courante : le baromètre humain, dédié à l’équilibre de la charge, au mix préventif/correctif par technicien et à la perception du terrain. Grâce à cette brique, le tableau de bord cesse d’être un simple thermomètre machine ; il devient un miroir partagé des conditions de travail de l’équipe maintenance.
2. La feuille « Équipements » : poser les bases d’un parc maîtrisé
Tout tableau de bord sérieux commence par une question simple : que doit-on maintenir, exactement ? La feuille “Équipements” répond à cette question de façon structurée. Elle rassemble, en un seul endroit, l’ensemble du parc concerné par la maintenance préventive.
Chaque ligne raconte une petite histoire technique :
- un ID d’équipement unique et un nom explicite pour éviter les ambiguïtés,
- une famille technique (pompage, convoyage, air comprimé, froid, thermique…),
- une criticité qui traduit l’impact d’une panne sur la sécurité, la qualité ou la production,
- une localisation précise (atelier, ligne, zone chaude, magasin, salle technique),
- une fréquence de maintenance préventive (14 jours, 30 jours, 60 jours…),
- une durée prévue d’intervention, pour anticiper la charge en heures,
- un responsable désigné ou un référent technique,
- la date de dernière préventive,
- la date calculée de prochaine intervention,
- un statut de suivi : “À planifier”, “En retard”, “À faire aujourd’hui”, “OK”.
Le passage au tableau structuré change la donne : les filtres permettent de ne regarder que les équipements critiques, une zone précise ou une famille donnée. Les codes couleur sur la criticité et le statut rendent les priorités immédiatement visibles : les lignes rouges attirent le regard, les verts rassurent, les jaunes signalent les urgences du jour.
Cette feuille n’est pas qu’un registre administratif. Elle devient la base de pilotage du plan préventif, le support de discussion lorsqu’il faut expliquer pourquoi un compresseur ou un convoyeur figure en haut de la liste des priorités.
3. La feuille « Interventions » : faire parler l’histoire des pannes et des visites
Une fois le parc cartographié, la question suivante surgit naturellement : que s’est-il réellement passé sur ces équipements ? La feuille “Interventions” joue ici le rôle de journal intime du service maintenance.
Chaque intervention y est consignée avec un minimum de rigueur :
- un ID intervention unique,
- une date d’exécution,
- l’équipement concerné,
- le type d’intervention : préventif ou correctif,
- le statut : planifiée, réalisée, en cours,
- la durée passée (heures technicien),
- le temps d’arrêt de la production associé, lorsque c’est pertinent,
- le technicien intervenant,
- un commentaire court (“Fuite joint”, “Capteur HS”, “Graissage + contrôle visuel”, etc.).
Au fil des semaines, ce tableau se remplit et devient bien plus qu’un simple historique. Il offre une matière précieuse pour :
- identifier les équipements “aspirateurs d’intervention”,
- repérer les pannes récurrentes sur un même organe,
- mesurer la répartition préventif / correctif dans le temps,
- estimer la charge réelle par technicien.
Cette mémoire structurée, souvent absente lorsqu’on travaille uniquement avec des bons papier ou des mails, est le carburant du tableau de bord. Sans elle, les KPI restent approximatifs ; avec elle, ils deviennent crédibles et actionnables.
4. Le dashboard chiffré : construire un langage commun autour des KPI
Lorsque le référentiel et le journal d’interventions sont en place, le besoin d’une vue synthétique s’impose. Les équipes de production, de maintenance et la direction ne peuvent pas passer leurs réunions à scroller dans des listes. D’où l’intérêt d’une feuille “Dashboard” qui condense les chiffres clés sur une période définie (mois, trimestre, 30 derniers jours).
Ce dashboard s’articule autour de quelques indicateurs structurants :
- le nombre de préventifs réalisés sur la période,
- le nombre d’interventions correctives,
- la part du préventif dans le total des interventions (un marqueur clair du passage du mode “pompiers” à une posture plus anticipatrice),
- le pourcentage d’équipements à jour de leur préventif (aucun retard),
- la durée totale consacrée aux interventions préventives,
- le temps d’arrêt cumulé lié aux correctifs,
- éventuellement, un score global de culture préventive /100, construit à partir du taux de préventif et du taux d’équipements à jour.
Pour rendre ces chiffres lisibles, la présentation compte autant que les formules. Des cartes KPI colorées permettent de visualiser les tendances en quelques secondes : un vert rassurant, un orange qui invite à la vigilance, un rouge qui signale un sujet à traiter. Des graphiques simples – colonne Préventif vs Correctif, Top 5 équipements les plus sollicités, camembert de répartition du temps – transforment l’abstraction des chiffres en images parlantes.
Le dashboard devient alors un langage commun :
“Ce mois-ci, 60 % des interventions sont préventives, 80 % du parc est à jour, mais trois équipements concentrent encore la majorité des pannes et du temps d’arrêt.”
5. La synthèse A4 : raconter le mois en une seule page
Un tableau de bord ne trouve sa pleine utilité que s’il peut être porté en réunion, posé sur la table, annoté, discuté. La feuille “Synthèse A4” répond à ce besoin : elle rassemble l’essentiel en une page lisible.
Cette page se compose généralement :
- d’un bloc “Période analysée”, relié aux dates du dashboard,
- d’une série de 5 à 7 indicateurs majeurs (préventif, correctif, temps d’arrêt, taux d’équipements à jour, score préventif…),
- d’une colonne d’interprétation rédigée : au lieu d’afficher uniquement “72 %”, la synthèse précise : “Préventif majoritaire, tendance favorable par rapport au mois précédent”,
- d’un focus sur quelques équipements critiques (top 3 ou top 5) à suivre attentivement,
- d’un graphique compact pour visualiser immédiatement le poids des équipements sensibles ou la répartition des interventions.
Cette feuille A4 agit comme un support de narration : elle raconte le mois écoulé, met en lumière les progrès, les points de vigilance, les priorités du prochain cycle. Chacun peut la comprendre : le directeur de site, le chef d’atelier, le coordinateur HSE, le responsable maintenance. L’Excel se transforme en support de conversation structurée, et non en simple collection de colonnes.
6. Le baromètre humain : faire entrer l’équipe dans le tableau de bord
La plupart des tableaux de bord de maintenance s’arrêtent à ce stade : machines, interventions, arrêts, disponibilité. Il manque pourtant un angle essentiel : comment les équipes vivent-elles cette maintenance au quotidien ? Le baromètre humain vient précisément combler ce vide.
Cette feuille se concentre sur les techniciens et leur réalité :
- pour chaque nom, le fichier calcule le nombre d’interventions préventives réalisées sur la période,
- le nombre de correctifs,
- le total d’heures passées en intervention,
- la part de préventif dans l’activité de la personne,
- un indice d’équilibre de charge, exprimé sur 100, qui combine :
- la part de préventif (plus elle est élevée, plus le score progresse),
- le volume de correctifs (au-delà d’un certain niveau, l’indice décroît),
- une colonne “Ressenti”, à compléter en échange direct avec l’intéressé,
- une colonne “Commentaire libre” pour noter les irritants, les blocages, les propositions.
Cette approche donne un visage aux chiffres. On ne parle plus seulement de “15 interventions correctives sur le mois”, mais de qui les a absorbées, dans quelles conditions, avec quel ressenti. Une histogramme des indices d’équilibre par technicien révèle instantanément les situations extrêmes : celui qui se retrouve constamment en mode pompier, celle qui porte la majorité des préventifs, celui qui affiche un volume d’heures très au-dessus des autres.
Le baromètre humain ne sert pas à “noter” les techniciens, mais à ouvrir le dialogue :
“Les données indiquent que tu as réalisé beaucoup de correctifs ce mois-ci et que ton indice d’équilibre est bas. Comment l’as-tu vécu ? Qu’est-ce qui pèse le plus ? Que peut-on ajuster dans le planning ou l’organisation ?”
Ce type d’échange transforme le tableau de bord en outil de management de l’équipe, et plus seulement en outil de reporting technique.
7. De la donnée à l’action : ce que change vraiment cette approche
Une fois ces cinq feuilles en place – Équipements, Interventions, Dashboard, Synthèse A4 et Baromètre humain – la maintenance ne regarde plus son activité avec le même regard. Les chiffres ne viennent plus seulement justifier un budget ou un investissement ; ils deviennent un levier de maîtrise et de dialogue.
Concrètement, cette structuration permet :
- de défendre plus facilement des priorités (certains équipements nécessitent clairement plus de préventif),
- de rééquilibrer la charge entre techniciens en s’appuyant sur des données partagées,
- de documenter les progrès d’un mois à l’autre (baisse des correctifs, augmentation de la part de préventif, amélioration du score global),
- d’identifier les situations à risque humain : technicien sur-sollicité, ressenti dégradé, charge déséquilibrée sur un seul profil.
Le tableau de bord de maintenance préventive Excel ne rivalise pas forcément avec une GMAO complète, mais il joue un rôle clé : il prépare le terrain. Il habitue l’équipe à saisir des informations fiables, à lire des indicateurs, à se questionner sur l’équilibre du préventif et du correctif, à intégrer le facteur humain dans les discussions.
En réunissant, dans un seul fichier Excel, la santé des équipements, le flux d’interventions et le baromètre humain, la maintenance change de posture. Elle ne se contente plus de “tenir les machines en vie” ; elle assume pleinement sa fonction de gardienne de la fiabilité et de la qualité de vie au travail. Ce jour-là, le tableau de bord cesse d’être un outil administratif. Il devient un véritable instrument de pilotage, partagé, commenté, vivant.

Tableau de bord de maintenance préventive Excel avec baromètre humain : un modèle complet pour le pilotage des équipements et des équipes
Nous avons conçu un tableau de bord de maintenance préventive sous Excel qui combine une vision classique “machines / interventions / KPI” avec un baromètre humain centré sur les techniciens. L’objectif est de disposer d’un outil unique qui serve à la fois au pilotage technique et au dialogue managérial.
1. Une architecture en cinq feuilles
Nous avons structuré le fichier autour de cinq feuilles complémentaires :
Equipements: référentiel du parc à maintenir.Interventions: journal des actions préventives et correctives.Dashboard: vue chiffrée sur une période donnée (mois, 30 jours…).Synthèse_A4: page de synthèse prête à être imprimée.Barometre_Humain: indicateurs par technicien, avec une lecture de l’équilibre de charge.
Cette structure nous permet de séparer clairement la donnée brute, le calcul d’indicateurs et la restitution.
2. Equipements et Interventions : une base de données solide
Nous avons conçu la feuille Equipements comme un référentiel pilotable du parc :

- ID et nom d’équipement, famille, localisation, criticité.
- Fréquence de maintenance, durée prévue, responsable.
- Dates de dernière et prochaine préventive, statut (OK / en retard / à faire aujourd’hui).
- Indicateurs dérivés : nombre de pannes correctives sur 12 mois, MTBF simplifié.
La feuille Interventions joue le rôle de mémoire :
- ID intervention, date, équipement, type (préventif / correctif).
- Statut, durée, temps d’arrêt, technicien, commentaire.
Les deux feuilles sont en tables structurées, avec filtres et mises en forme conditionnelles, ce qui facilite les analyses ciblées (par zone, par criticité, par famille).

3. Dashboard et Synthèse_A4 : un pilotage lisible
Nous avons regroupé les principaux KPI de maintenance dans la feuille Dashboard :
- Nombre de préventifs et de correctifs sur la période.
- % d’interventions préventives.
- % d’équipements à jour.
- Durée totale des préventifs et temps d’arrêt correctif.
- Score global de “culture préventive” sur 100.
Ces indicateurs sont mis en scène via :
- des cartes KPI colorées,
- un histogramme Préventif / Correctif,
- un Top 5 équipements,
- un camembert de répartition du temps.
La feuille Synthèse_A4 reprend l’essentiel sur une page :
- rappel de la période,
- 5 à 7 KPI principaux + une colonne d’interprétation rédigée,
- un focus Top 3 équipements,
- un graphique compact.
Cette page est pensée comme un support de revue mensuelle avec la production et la direction.
4. Barometre_Humain : la dimension humaine de la maintenance
Nous avons ajouté un baromètre humain, angle rarement traité dans les dashboards de maintenance. Pour chaque technicien, nous suivons :
- nombre de préventifs et de correctifs sur la période ;
- heures totales d’intervention ;
- % de préventif dans son activité ;
- indice d’équilibre de charge (0–100), calculé à partir de ce mix ;
- deux champs qualitatifs : Ressenti et Commentaire.
Une échelle de couleur et un graphique par technicien permettent d’identifier rapidement :
- les profils surexposés au correctif,
- les charges déséquilibrées,
- les situations à discuter en point d’équipe.

Un outil pour décider et pour dialoguer
In fine, nous disposons d’un modèle :
- techniquement robuste (référentiel, historique, KPI structurés),
- visuellement lisible (codes couleur, cartes, graphiques),
- et humainement utile (baromètre par technicien, ressenti intégré).
Nous pouvons l’utiliser à la fois pour piloter la performance de la maintenance et pour animer des revues d’équipe, en croisant faits chiffrés, priorités techniques et équilibre de travail des techniciens.

La cuisine des indicateurs KPI de la maintenance préventive : y a-t-il vraiment des indicateurs prédéfinis ?

La maintenance préventive donne souvent envie de sortir une “recette miracle” : une liste toute faite de KPI à recopier dans Excel et à présenter en revue de performance. La question revient régulièrement : “Quels sont les indicateurs standard de la maintenance préventive ? Il existe une liste officielle ?”
La réalité ressemble plutôt à une cuisine professionnelle qu’à un manuel scolaire. Il existe des familles d’indicateurs quasi incontournables, des “ingrédients de base” que l’on retrouve partout. En revanche, chaque site, chaque atelier, chaque organisation compose son propre menu d’indicateurs en fonction de ses contraintes, de ses risques et de sa maturité. Les KPI ne tombent pas du ciel : ils se construisent, se sélectionnent, se dosent.
1. Derrière la question “quels KPI ?” : le besoin de cadre
La demande d’une liste prédéfinie traduit souvent un besoin très légitime : disposer d’un cadre clair pour structurer le tableau de bord. L’encadrement attend des chiffres, la production réclame de la lisibilité, la maintenance doit prouver sa valeur.
La tentation consiste à empiler des mesures : du nombre d’interventions au MTBF, du taux de respect des plannings au coût de maintenance par machine. Une inflation de KPI produit toutefois l’effet inverse de celui recherché : les équipes se perdent dans les chiffres, les réunions se transforment en lecture de tableaux, les décisions se diluent.
La vraie question n’est donc pas seulement “Quels KPI existent ?” mais plutôt :
“Quels KPI sont indispensables pour piloter notre maintenance préventive ici et maintenant ?”
2. Les “classiques” : des familles d’indicateurs presque universelles
Même s’il n’existe pas de liste universelle gravée dans la pierre, la pratique fait émerger quelques familles d’indicateurs quasi universelles en maintenance préventive.
On retrouve presque partout :
- La réalisation du plan préventif
Taux de tâches préventives réalisées / prévues sur la période, nombre d’OT en retard, part des équipements à jour. Ces indicateurs disent si le plan est réellement exécuté ou s’il reste théorique. - Le mix préventif / correctif
Part des interventions préventives dans le total, rapport heures préventives / heures correctives, nombre de pannes par rapport aux visites planifiées. Ces KPI montrent si l’organisation reste en mode “pompiers” ou si le préventif commence à reprendre la main. - La disponibilité et la fiabilité du parc
Indicateurs de type MTBF (temps moyen entre pannes), MTTR (temps moyen de réparation), taux de disponibilité des équipements critiques. On quitte ici le pur préventif, mais ces mesures sont directement impactées par la qualité de la maintenance planifiée. - La charge et les coûts de maintenance
Heures passées en préventif, coût de maintenance préventive par ligne ou par machine, part de la maintenance dans le coût global de production. Ces indicateurs aident à défendre le budget et à arbitrer entre renforcement du plan, renouvellement d’équipements ou investissements.
Ces familles constituent une base commune, que l’on peut considérer comme une “cuisine de base” de la maintenance préventive. Elles suffisent souvent pour structurer un premier tableau de bord crédible.
3. Ce que les indicateurs “standard” ne voient pas
Les KPI classiques ne racontent pas toute l’histoire. Ils mesurent correctement les flux d’interventions et la performance technique, mais ils oublient souvent des dimensions essentielles :
- La sécurité : nombre d’incidents évités, situations dangereuses détectées lors des visites, conformité des dispositifs de protection.
- La qualité : impact des pannes et des dérives sur les rebuts, les non-conformités, les réclamations clients.
- L’énergie et l’environnement : dérives de consommation détectées, gains liés à la maintenance de certains équipements (air comprimé, froid, pompes).
- Le facteur humain : équilibre de charge des techniciens, niveau de “pompiérisme” par personne, fatigue ressentie, stabilité des équipes.
Un tableau de bord limité aux seuls “classiques” risque donc de donner une image partielle : il raconte ce qui se passe sur les machines, mais pas nécessairement ce que vivent les équipes ni ce que subissent la sécurité, la qualité ou l’énergie.
4. Composer ses KPI comme un menu, pas comme un catalogue
La maintenance préventive gagne en maturité lorsqu’elle aborde les KPI comme une cuisine à composer, pas comme un catalogue à remplir. Une démarche efficace repose sur quelques principes simples :
- Partir des questions de pilotage
Que veut-on réellement suivre ? La réduction des pannes ? Le respect du plan ? L’impact sur la qualité ? La charge des équipes ? Chaque question appelle 1 ou 2 indicateurs, pas une dizaine. - Définir un socle d’indicateurs “invariants”
Ceux qui resteront d’une année sur l’autre : taux de réalisation du plan, mix préventif/correctif, disponibilité d’un noyau d’équipements critiques, quelques éléments de coût. Ce socle forme l’ossature du tableau de bord. - Ajouter des indicateurs “thématiques” temporaires
Par exemple, une année consacrée à la réduction des fuites d’air comprimé, une autre centrée sur la sécurité ou sur l’énergie. Ces KPI tournants permettent de focaliser l’effort sans complexifier le tableau de bord en permanence. - Clarifier les définitions et la méthode de calcul
Un KPI n’a de valeur que s’il est compris de la même manière par tous. Il devient nécessaire de documenter les périmètres (quels équipements, quelle période, quelles interventions incluses), les formules, les sources de données.
Cette approche transforme la liste d’indicateurs en vrai outil de pilotage : peu de chiffres, bien définis, alignés sur les enjeux du moment.
5. Alors, des KPI prédéfinis ou pas ?
La réponse tient en une phrase : il n’existe pas de liste officielle unique, mais il existe des familles d’indicateurs devenues des standards de fait.
Le taux de réalisation du plan, la part de préventif, la disponibilité, le MTBF/MTTR, le volume d’heures et de coûts : ces classiques s’imposent naturellement dès qu’une organisation structure sa maintenance préventive.
La vraie différence ne se joue pourtant pas là. Elle se joue dans la capacité à :
- sélectionner quelques indicateurs essentiels,
- les relier aux priorités concrètes de l’atelier,
- y associer des dimensions souvent oubliées, comme la sécurité, l’énergie… et la charge humaine.
La “cuisine des indicateurs” de la maintenance préventive ne consiste donc pas à recopier une liste prédéfinie. Elle consiste à assembler intelligemment des ingrédients éprouvés pour construire un tableau de bord qui ressemble au site, à ses risques, à ses équipes – et qui aide réellement à mieux décider.
Le Tableau de bord de la maintenance préventive sur Excel





