Plan de trésorerie 13 semaines — Modèle Excel Dynamique – scénarios, seuil d’alerte et KPIs
Dans une petite équipe comme dans une ETI, la trésorerie se joue semaine par semaine. Le 13 semaines colle à ce rythme : un horizon court, des boucles rapides, des décisions qui ne traînent pas. Le modèle dont on parle va plus loin : il met en regard trois scénarios (Base, Optimiste, Pessimiste), superpose la courbe du solde au seuil d’alerte, et condense l’essentiel dans une page “Pilotage_KPIs”. Résultat : un outil lisible pour l’équipe, auditable pour le financeur, et surtout actionnable pour la direction.
La structure d’un Plan de trésorerie 13 semaines
- Hypothèses. Trois réglages pour démarrer : la date de S1, le solde d’ouverture et le seuil d’alerte (€). Au même endroit, on ajuste les coefficients des scénarios (encaissements/décaissements en +/−).
- Base_13S. Une saisie unique des prévisions par semaine, côté encaissements et décaissements. C’est la trajectoire de référence.
- Scénarios_Synthèse. Les totaux Base/Optimiste/Pessimiste s’actualisent tout seuls, avec un sélecteur pour choisir le scénario “de travail” et un graphique comparatif.
- Pilotage_KPIs. Une courbe claire (solde S1→S13 vs seuil) et un bloc d’indicateurs prêts à lire.
Le tout est pensé pour l’A4 paysage, avec une palette pastel intuitive : vert pour les encaissements, rouge pour les décaissements, bleu pour le seuil, or pour les totaux, violet pour les blocs “flux/solde”. On lit plus vite, on discute mieux.
Le seuil d’alerte, la ligne qui change tout
Un graphe peut paraître rassurant… jusqu’au moment où il passe sous la ligne. Ici, le seuil d’alerte est visible, constant, partagé. Il sert à :
- cadencer la discussion avec la banque, la DG, la DAF : on parle de la même ligne rouge ;
- déclencher à temps les gestes tactiques : relancer des clients, étaler un paiement fournisseur, décaler un capex, activer une ligne court terme.
Les KPIs qui guident (plutôt que de noyer)
Le bloc KPI n’empile pas des chiffres : il oriente l’action. Lecture en une minute :
- Solde d’ouverture. Le point de départ : stable ? déjà fragile ?
- Solde final S13. La destination à 3 mois : au-dessus du seuil → confort ; en dessous → arbitrages.
- Flux net cumulé. Final – ouverture : création ou consommation de cash.
- Solde minimal hebdo. La vallée de la courbe ; c’est là qu’on négocie et qu’on dose l’effort.
- Semaine critique (date). Si le creux arrive tôt, on agit tout de suite ; tard, on ajuste la trajectoire.
- Semaines < seuil (nb). La pression réelle : plus le nombre grimpe, plus on doit corriger.
- % semaines positives. La respiration du cycle.
- Amplitude (max−min). La volatilité à réduire pour piloter sereinement.
- Solde moyen. La hauteur de vol ; combinée au seuil, elle dit si on survole les arbres… ou pas.
Une saisie, trois récits
On remplit Base_13S une seule fois. Les scénarios Optimiste et Pessimiste appliquent des coefficients simples (par défaut +10 % ou −5 %, modifiables). La Synthèse montre instantanément trois trajectoires, et le sélecteur promeut l’une d’elles comme scénario actif. C’est lui qui alimente la courbe et les KPIs — pas de copier-coller, pas de double saisie.
Le rituel hebdomadaire qui fait la différence
- Boucler S-1. Remplacer la prévision par le réel.
- Regarder S à S+3. Recalibrer les encaissements (dates clients) et décaissements (priorités, étalements).
- Vérifier “Semaines < seuil”. Si > 0, noter trois actions concrètes (ex. anticiper 20 k€ de règlements, décaler un achat de S5 à S7, renégocier une échéance).
- Imprimer l’A4 (Synthèse ou KPIs) pour le point : un graphe, neuf KPI, des décisions.
Ce qui rassure un partenaire financier
- Une trajectoire de 13 semaines lisible (pas un vœu pieux).
- Un seuil explicite et surveillé.
- Des hypothèses au clair, faciles à challenger.
- Un pilotage outillé qui montre que les leviers sont connus… et utilisés.
Bref, un cadre disciplinaire qui crédibilise une demande de découvert, d’avance court terme, ou de rephasage d’échéances.
Où cet outil brille particulièrement
- Commerce/retail. Chocs loyer/paie vs creux d’activité : le seuil met en lumière S4/S8/S12.
- Services B2B. Effet DSO : l’impact d’une relance réussie se voit immédiatement.
- Association/événementiel. Alignement subventions/encaissements vs gros décaissements (prestataires, locations).
- Start-up industrielle. Capex et stock pèsent : un simple décalage de deux semaines peut tout changer.
Bonnes pratiques (simples, efficaces)
- Un propriétaire du fichier (trésorier) et un rituel fixe (30 min le lundi).
- Pas de champs exotiques : rester sur les postes standards, documenter l’exception en note.
- Couleurs cohérentes : on repère vite ce qui entre (vert) et ce qui pèse (rouge).
- Un seuil réaliste : ni trop bas (trompeur), ni trop haut (paralysant). Ajusté aux contraintes bancaires et aux pics connus.
Personnaliser sans casser la mécanique
Renommez des postes, ajoutez une ligne TVA à recevoir/à payer, remplacez le seuil fixe par un seuil dynamique (ex. 1,2× masse salariale hebdo). Le cœur reste le même : saisie unique → scénarios → sélection → KPIs.
🔍Le 13 semaines remet la trésorerie à hauteur d’équipe. Avec un seuil assumé, des scénarios instantanés et des KPIs parlants, on sort du ressenti pour choisir. Chaque lundi, la courbe dit où l’on va ; les KPIs disent quoi faire. C’est précisément le but : transformer l’anticipation en décisions — calmement, régulièrement, efficacement.



Étude de cas — trésorerie sur 13 semaines
Sous-titre : une trajectoire saine, quelques passages étroits, et des gestes simples pour garder le cap
Imaginez une petite structure qui vit à la fois du comptant et des règlements clients. Son calendrier est rythmé par des blocs bien identifiés — paie, charges sociales, loyer — auxquels s’ajoutent un remboursement d’emprunt récurrent et un investissement ponctuel au milieu du parcours. Sur treize semaines, la ligne de trésorerie monte globalement, avec des creux attendus qu’on apprend à apprivoiser. Rien de dramatique, mais des points d’attention à piloter au bon moment.
Le décor, sans détour
Le cœur du moteur, ce sont des encaissements comptant robustes — entre 4,8 k€ et 6,0 k€ selon les semaines — épaulés par des règlements clients qui progressent de 3,0 k€ à 4,3 k€. De temps à autre, des recettes annexes (jusqu’à 450 €) viennent arrondir les angles.
En face, les sorties imposent leur tempo : des achats hebdomadaires (1,8–2,8 k€), la paie concentrée en S4, S8, S12 (≈5,2 k€), les charges sociales une semaine plus tard (S5, S9, S13 ≈2,1 k€), le loyer (S1, S5, S9 ≈1,8 k€), l’énergie par vagues (S3, S6, S9, S12 ≈650–730 €), un emprunt à honorer (S2, S6, S10 ≈900 €) et une taxe en S6 (≈1,5 k€). Au centre, un capex de 3,2 k€ en S7. Départ avec 5 k€ de coussin et un seuil d’alerte assumé à 2 k€.
Ce que dit la courbe (quand on la regarde vraiment)
Le début est franc : trois semaines nettement positives qui gonflent le matelas de liquidité.
Arrive le duo paie + charges (S4–S5) : la marge respire moins, mais le solde reste au-dessus du seuil.
La zone S6–S7 concentre les poids lourds (énergie, échéance d’emprunt, taxe puis investissement). La pente ralentit, parfois s’aplatit ; elle ne se brise pas. Les entrées tiennent leur rang, la trésorerie encaisse.
La fin de trajectoire (S10–S13) repart franchement à la hausse, malgré le retour du couple paie/charges en S12–S13. L’activité a gagné en vitesse, la réserve s’est épaissie.
Les repères qui comptent
- Le flux net cumulé reste positif : on crée du cash sur l’horizon.
- Le point bas se loge entre S6 et S8 — la zone des cumuls — mais ne franchit pas le seuil.
- Aucune semaine sous seuil : le tandem “coussin initial + rythme des entrées” fait le travail.
- Le pourcentage de semaines positives est élevé : la respiration est bonne.
- L’amplitude (max − min) est réelle, mais pilotable ; elle vient surtout du regroupement charges/échéances.
- Le solde moyen plane au-dessus de la ligne d’alerte : on peut rester offensif (négociation fournisseurs, micro-capex ciblé).
Dénouer les nœuds, sans crispation
S4–S5. Un léger échelonnement des charges sociales, ou −10 % d’achats en S5, suffit souvent à recréer un coussin respirable.
S6–S7. Éviter la “pile” : rapprocher énergie et taxe d’une autre semaine, ou fractionner l’investissement (S7/S8) pour lisser la vallée.
Emprunt S2/S6/S10. Une modulation calendaire (décaler S6 vers S7 si lissé) rééquilibre la séquence.
Clients. Relancer en amont de S4 et S8 ; convertir 10–15 % des règlements en paiement immédiat sur S3 et S7 tire la courbe vers le haut.
Énergie. Un palier fixe mensuel neutralise les vagues S3/S6/S9/S12.
Si le vent tournait (scénario “stress”)
Avec −10 % d’encaissements et +5 % de décaissements, la poche S6–S8 devient sensible : une ou deux semaines pourraient frôler le seuil. Trois gestes prioritaires : accélérer une créance avant S6 (escompte contre paiement), étaler des achats vers S8–S9, décaler ou scinder le capex.
À retenir (et à pratiquer chaque lundi)
La trajectoire est porteuse ; les creux sont surtout des effets de calendrier. En jouant sur le tempo — rapprocher les encaissements des semaines lourdes, étaler ce qui peut l’être, fractionner l’exceptionnel — on lisse la courbe et on réduit l’amplitude sans freiner l’activité.
Au fond, piloter la trésorerie sur 13 semaines, c’est une discipline simple : un regard hebdomadaire, quelques décisions concrètes, et la volonté de rester au-dessus du seuil. La prévisibilité n’est pas un luxe : c’est l’alliée des décisions rapides.
Télécharger un modèle Excel vierge dynamique du Plan de trésorerie 13 semaines 👇👇








