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Les familles de mots en CM1 : une séquence clé pour structurer le vocabulaire

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Pour un élève de CM1, la langue française peut ressembler à un immense puzzle : beaucoup de mots, de règles, d’exceptions… Travailler sur les familles de mots permet de remettre de l’ordre dans ce paysage. En s’appuyant sur une fiche mémo claire, l’élève comprend que les mots ne sont pas isolés : ils se regroupent par familles, partagent un sens commun, se construisent à partir d’un même “morceau de mot”. La séquence devient alors un véritable parcours de découverte : observer, trier, compléter, écrire… et, surtout, comprendre.

Un fil rouge pour toute l’année de CM1

Dans une année de CM1, les élèves rencontrent sans cesse des mots nouveaux : en lecture suivie, en sciences, en histoire, dans les problèmes de maths… Sans repères, ces mots peuvent donner l’impression de s’accumuler sans lien. Les familles de mots offrent justement un fil rouge : au lieu d’apprendre chaque mot séparément, l’élève découvre qu’un seul mot de base peut en éclairer plusieurs autres. Comprendre port aide à entrer dans transporter, importer, exportation ; comprendre lire prépare à lecture, lecteur, relecture. La séquence sur les familles de mots ne se limite donc pas à une leçon isolée : elle alimente discrètement toutes les disciplines.

Une notion qui structure la grammaire, le lexique et l’orthographe

Travailler les familles de mots en CM1 permet aussi de croiser plusieurs domaines : le vocabulaire (sens des mots), la grammaire (changement de nature : verbe, nom, adjectif…), l’orthographe lexicale (radical, préfixes, suffixes). L’élève voit qu’autour d’une même idée se déclinent des verbes, des noms d’action, des noms de personnes, des adjectifs. Il comprend, par exemple, qu’autour de jour gravitent journée, journal, journaliste, journalier. Cette prise de conscience donne du relief aux mots, et la fiche mémo de séquence vient fixer ces repères : elle guide l’élève dans les différentes étapes, tout en lui donnant une trace claire à laquelle revenir lors des lectures, des exercices et des écrits.

Le Guide Pas à Pas⬇️⬇️


1. Les familles de mots : un levier puissant en cycle 3

Avant de parler “séquence”, il est utile de rappeler pourquoi le travail sur les familles de mots est si important au CM1.

1.1. Donner du sens au vocabulaire

Une famille de mots, c’est un groupe de mots qui partagent un même sens de base et souvent un même radical. Par exemple :

  • autour de chant : chanter, chanteur, chanson, chantonner ;
  • autour de jour : jour, journée, journal, journalier ;
  • autour de terre : terre, terrain, territoire, terrien, enterrer, déterrer.

L’élève comprend peu à peu que le vocabulaire ne se réduit pas à une liste de mots à apprendre par cœur. Il existe des liens internes qui facilitent la mémorisation et la compréhension.

1.2. Aider orthographe et lecture

Les familles de mots jouent un rôle essentiel pour l’orthographe :

  • si l’élève hésite sur terrain, il peut s’appuyer sur terre ;
  • pour journalier, il retrouve journal ;
  • pour transport, il pense à porter.

En lecture, ce même mécanisme permet de deviner le sens de mots inconnus ou peu fréquents. Si l’élève connaît port et porter, il comprend plus facilement importation, exportation, transporteur

Travailler en séquence sur les familles de mots, avec une fiche mémo stable, installe ces réflexes sur la durée.


2. La fiche mémo : un repère visuel dans la séquence

La fiche mémo “Séquence : Les familles de mots (CM1)” n’est pas un simple résumé. Elle sert de fil conducteur tout au long de la séquence.

2.1. Clarifier la notion avec des mots simples

La fiche rappelle d’abord, noir sur blanc, ce qu’est une famille de mots :

  • même sens de base ;
  • même “morceau de mot” (radical) dans beaucoup de cas.

La définition est courte, accessible, illustrée par un exemple (par exemple la famille de chant). L’élève dispose d’une formulation stable à laquelle il pourra revenir lors des exercices, des évaluations ou des productions d’écrit.

2.2. Installer des “gestes mentaux” de vérification

La partie “Comment reconnaître une famille de mots ?” propose des repères concrets :

  • ✔ je retrouve le même sens ;
  • ✔ je retrouve un même morceau de mot ;
  • ✔ j’évite de me laisser piéger par les faux amis.

L’exemple « mer » / « marin » vs « mère » est typique : orthographe proche, mais sens différent. L’élève apprend que la ressemblance visuelle ne suffit pas, et qu’il faut toujours passer par le sens. Cette démarche devient un réflexe que l’enseignant peut réactiver à chaque nouvelle famille de mots étudiée.

2.3. Donner des exemples structurants

Le petit tableau “Quelques familles de mots à connaître” joue un double rôle :

  • il fournit des références-clés (terre, port, lire, jour…) souvent rencontrées dans les textes ;
  • il montre comment on peut développer une famille à partir d’un mot de base.

Cette partie peut servir de support à des révisions rapides : l’enseignant ou le parent demande à l’élève de relire une famille, d’en trouver un membre supplémentaire, ou d’inventer une phrase avec deux mots de la même ligne.


3. Une séquence en quatre étapes, vue côté élève

La fiche mémo présente la séquence avec des verbes d’action simples : observer, trier, compléter, inventer. L’élève voit ainsi clairement ce qu’il va apprendre à faire.

3.1. Étape 1 – Observer et repérer les mots qui vont ensemble

Tout commence par une phase d’observation :

  • listes de mots à comparer ;
  • regroupements à faire à l’oral ou au tableau ;
  • premiers essais de classement par familles.

L’objectif n’est pas d’évaluer, mais de faire émerger les intuitions des élèves : “ces mots se ressemblent”, “on entend la même chose”, “ça parle de la même idée”.

La fiche mémo sert ici de support : l’enseignant peut s’y référer en direct (“Regardez le point 1 : qu’est-ce qu’une famille de mots ?”).

3.2. Étape 2 – Trier : même famille / pas la même famille

Vient ensuite le tri raisonnés :

  • mots à classer dans deux colonnes (“Même famille que…” / “Pas la même famille”) ;
  • travail sur les faux amis (mer / mère, vert / verre, pain / peint…).

Cette étape consolide l’idée que le sens prime sur la forme. La fiche mémo rappelle d’ailleurs la mise en garde : certains mots se ressemblent mais ne sont pas de la même famille.

On peut demander aux élèves de justifier à l’oral :

“Pourquoi penses-tu que ce mot ne fait pas partie de la famille ? Qu’est-ce qui change dans le sens ?”

3.3. Étape 3 – Compléter des phrases avec des mots de la même famille

Une fois la notion manipulée en tri, on passe à des exercices contextualisés :

  • phrases à trous à compléter ;
  • choix du mot le plus adapté dans une famille donnée.

Par exemple, autour de lire :

J’adore la __________ du soir. (lecture)
La __________ de ce livre présente bien l’histoire. (quatrième de couverture / résumé, etc.)

La fiche séquence précise cette étape : “Compléter des phrases avec des mots de la même famille”. L’élève comprend qu’on n’est plus seulement dans la reconnaissance, mais dans l’usage.

3.4. Étape 4 – Inventer des phrases ou un petit texte

Dernier palier : mobiliser plusieurs mots d’une même famille dans une production d’écrit.

Quelques exemples possibles :

  • écrire 3 phrases contenant chacune un mot de la famille de jour ;
  • rédiger un mini-paragraphe sur un personnage qui adore le chant (il chante, écoute des chansons, rêve d’être chanteur…).

Cette étape donne du sens à tout le travail précédent : les familles de mots ne sont pas une “leçon de vocabulaire de plus”, mais un outil pour enrichir les textes des élèves.


4. Un outil utile aussi pour la différenciation et le lien école–famille

La force d’une fiche mémo structurée, c’est qu’elle peut être utilisée de manière souple.

4.1. En classe entière ou en petits groupes

  • En début de séquence, la fiche sert de support d’explicitation : on la lit, on surligne les mots-clés, on donne des exemples.
  • En atelier, elle devient un outil d’appui : les élèves la gardent sous les yeux pendant des exercices de tri, de classement ou de production d’écrit.
  • Pour les élèves plus en difficulté, elle joue le rôle de béquille rassurante : au lieu de dire “je ne sais plus”, ils ont un document clair pour se repérer.

4.2. À la maison, comme support de révision

Collée dans le cahier, la fiche mémo facilite :

  • les devoirs à la maison : le parent peut relire avec l’enfant les définitions et exemples ;
  • les révisions avant un contrôle : l’élève n’a pas besoin de reconstituer la leçon, tout est regroupé ;
  • les petites “révisions flash” : lire une famille, inventer un mot de plus, vérifier un faux ami.

La partie “Mots de familles que je veux retenir” offre aussi un espace personnalisé : chaque élève peut noter les familles qui lui posent problème ou qu’il trouve intéressantes.


5. Ce que l’élève retient à la fin de la séquence

Le bloc “À RETENIR” de la fiche synthétise l’essentiel. À la fin de la séquence, on peut y revenir avec la classe et vérifier, ensemble, que ces idées sont acquises :

  • Une famille de mots regroupe des mots qui ont un sens commun.
  • Le radical aide à reconnaître les mots de la même famille.
  • Les familles de mots aident à comprendre des mots nouveaux et à mieux orthographier les mots connus.

Ce dernier point est essentiel : l’élève doit percevoir l’intérêt concret de ce qu’il apprend. Les familles de mots ne sont pas qu’un “chapitre de vocabulaire”, mais un outil pour :

  • mieux lire,
  • mieux écrire,
  • mieux mémoriser.

Conclusion

Une séquence sur les familles de mots en CM1 prend toute sa force lorsqu’elle est soutenue par une fiche mémo claire, lisible, orientée “élève”. En quelques rubriques, celle-ci pose le cadre : définition, méthode pour reconnaître une famille, exemples parlants, étapes de la séquence, idées-clés à retenir.

À partir de là, chaque activité – tri, complétions, productions d’écrit – s’inscrit dans un ensemble cohérent. L’élève ne fait pas une série d’exercices isolés ; il progresse dans un même projet : comprendre comment les mots se regroupent, se construisent, se répondent. Chemin faisant, il gagne en confiance dans sa façon de lire, d’écrire… et de jouer avec la langue française.

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