Famille de mots : Mots de la même famille que terre
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Partir d’un seul mot, le faire grandir, le transformer, le décliner en verbes, noms, adjectifs… Travailler la famille de mots de « terre » permet à un élève de CM1–CM2 de comprendre que la langue n’est pas un tas de mots isolés, mais un véritable réseau de sens. Avec une fiche gamifiée bien pensée, on associe vocabulaire, orthographe, compréhension et plaisir de jouer avec les mots.
Un mot du quotidien qui ouvre grand le champ des images
Le mot « terre » parle immédiatement aux élèves : il évoque la terre du jardin qu’on touche, le terrain de foot où l’on joue, la planète bleue vue dans les livres de sciences. En partant de ce mot très concret, l’enseignant s’appuie sur des expériences vécues : creuser un trou, rempoter une plante, tomber par terre, revenir sur la terre ferme après un voyage en bateau… Chaque élève visualise quelque chose de précis. Cette base commune permet d’introduire naturellement l’idée de famille de mots : terrain, terrier, territoire, terrestre, terrien, enterrer, déterrer, etc. La langue se met à ressembler à une carte où tout est relié, et non à une série de mots à mémoriser séparément.
Un support ludique pour structurer les apprentissages
La fiche gamifiée autour de « terre » transforme cette exploration en parcours guidé : missions à remplir, cases à cocher, phrases à compléter, carte de mots à construire. L’élève ne se contente pas de répondre à des questions, il progresse dans un petit scénario où chaque réussite rapporte des ⭐ et renforce sa compréhension. Le tri vrai/faux sur les mots proposés installe un regard critique sur les ressemblances trompeuses (terrible n’est pas de la famille de terre), les phrases à trous obligent à choisir le bon mot dans le bon contexte, la carte mentale finale donne une vue d’ensemble facile à mémoriser. Le résultat : un travail sérieux sur le vocabulaire, l’orthographe et le sens… sans perdre le plaisir de jouer avec les mots.
Le Guide
1. Pourquoi choisir le mot « terre » comme point de départ ?
« Terre » est un mot simple, concret et très riche.
En quelques minutes, un enfant peut le relier à :
- son quotidien : la terre du jardin, le terrain de sport, la planète Terre ;
- des images fortes : creuser la terre, enterrer un trésor, une maison souterraine ;
- des notions plus abstraites : territoire, terrien, terrestre…
C’est donc un excellent point d’ancrage pour travailler la notion de famille de mots :
- Le sens de base est clair : sol, surface, planète.
- Les dérivés sont fréquents dans les textes : terrain, territoire, terrestre, enterrer, déterrer, souterrain…
- On peut croiser facilement sciences (planète Terre), géographie (territoires), sport (terrain), vie quotidienne (jardin, potager).
Le mot « terre » ouvre ainsi la porte à une activité à la fois linguistique et transdisciplinaire.
2. Rappel : qu’est-ce qu’une famille de mots ?
Une famille de mots regroupe des mots qui partagent :
- un radical commun (ici terr- le plus souvent) ;
- un sens de base qui se retrouve sous différentes formes.
Pour « terre », on retrouve par exemple :
- terre : le sol, la planète ;
- terrain : un espace de terre aménagé (terrain de sport, terrain vague) ;
- territoire : une étendue de terre délimitée ;
- terrien : habitant de la Terre ;
- terrestre : qui appartient à la Terre ;
- enterrer : mettre sous la terre ;
- déterrer : sortir de la terre ;
- souterrain : qui passe sous la terre.
L’intérêt de travailler avec les élèves sur cette famille consiste à leur faire repérer :
- le radical (terre / terr-) ;
- les préfixes : en- / dé- / sous- ;
- les suffixes : -ain, -itoire, -ien, -estre…
Peu à peu, l’élève comprend que la langue se construit en couches, par ajouts, et que ces ajouts ont un sens.
3. Les objectifs pédagogiques de la fiche « mots de la même famille que terre »
La fiche gamifiée que tu as créée autour de « terre » poursuit plusieurs objectifs complémentaires.
3.1. Stabiliser le sens de base
Avant d’empiler les dérivés, l’élève doit être sûr de ce que « terre » veut dire :
- la terre que l’on touche : la poussière, la boue, la terre du potager ;
- la Terre, notre planète ;
- la terre, par opposition à la mer (arriver sur la terre ferme).
Tous les mots de la famille gardent une trace de ce sens : un terrain, un territoire, quelque chose sous la terre (souterrain), des habitants de la Terre (terrien).
3.2. Enrichir le vocabulaire
En travaillant systématiquement à partir de « terre », l’élève ajoute à son lexique actif des mots qu’il ne pensait pas forcément utiliser spontanément :
- il découvre que territoire n’est pas réservé aux documentaires ;
- il manipule terrestre pour parler d’animaux terrestres, de paysages terrestres ;
- il joue avec enterrer / déterrer dans des phrases imaginaires.
La fiche incite à réinvestir ces mots dans des phrases complètes, pas seulement à les lister.
3.3. Renforcer l’orthographe
Les familles de mots aident aussi à sécuriser des graphies parfois délicates :
- terrain → penser à terre + -ain
- territoire → deux r comme terre ;
- souterrain → bien garder terre au milieu du mot.
L’élève apprend à se dire : « Si je connais terre, je me sers de ce mot comme appui pour écrire terrain, souterrain, territoire… »
4. Mission 1 : trier, cocher, corriger
La première partie de la fiche propose une liste de mots (terre, terrain, terrasse, terrien, territoire, terrible, enterrer, déterrer) et demande à l’élève :
- de cocher ✅ / ❌ si le mot appartient à la famille de « terre » ;
- de corriger lorsqu’il pense que ce n’est pas le cas, en proposant un mot qui, lui, fait partie de la famille.
Cette activité travaille plusieurs compétences :
- Observation : l’élève doit repérer la ressemblance orthographique.
- Réflexion : il ne peut pas se contenter de la forme, il doit tester le sens.
- Justification : en cas d’erreur, on discute : pourquoi terrible ne fait-il pas partie de la famille de terre ?
Ce tri est très formateur. Il montre que :
- certains mots sont de vrais membres de la famille : terre, terrain, terrien, territoire, enterrer, déterrer ;
- d’autres ne sont que des faux amis orthographiques : terrasse, terrible n’ont pas le même sens de base.
On peut faire verbaliser les élèves :
« Terrible parle de quelque chose de très fort, de très grave ou de très impressionnant. On ne retrouve pas l’idée de sol ni de planète, donc ce n’est pas la famille de terre ».
5. Mission 2 : compléter des phrases avec un mot de la famille
La deuxième mission demande de choisir un mot de la même famille pour compléter des phrases simples, du type :
- Le jardinier retourne la ______ du potager.
- Les enfants jouent sur le ______ de football.
- Les astronautes observent la ______ depuis la fusée.
- Le lapin sort de son ______ pour chercher à manger.
- On va ______ l’arbre au fond du jardin.
Cette activité a plusieurs intérêts :
- Réinvestir les mots dans un contexte : l’élève ne travaille plus sur une liste abstraite mais sur des scènes qu’il peut imaginer.
- Différencier les sens : on ne met pas territoire et terrain dans les mêmes phrases.
- Travailler la grammaire en douceur : selon la phrase, l’élève doit choisir un nom commun (terre, terrain, territoire, terrier…) ou un verbe (enterrer).
Cette mission renforce la compréhension : on ne retient pas seulement un mot, mais aussi l’usage qu’on peut en faire.
6. Mission 3 : la carte de mots, un outil visuel puissant
La troisième mission invite l’élève à construire une sorte de carte mentale simplifiée :
- écrire « terre » au centre ;
- disposer autour les mots de la même famille qu’il connaît ou invente.
Ce type d’activité :
- valorise l’élève qui connaît déjà beaucoup de mots ;
- autorise une part de créativité contrôlée : certains peuvent proposer des mots “inventés” mais cohérents, ce qui permet de parler des préfixes et suffixes ;
- donne une représentation visuelle de la famille, facile à reprendre en affichage de classe ou à coller dans un cahier de vocabulaire.
On peut enrichir l’exercice :
- en ajoutant une couleur pour les verbes, une autre pour les noms, une troisième pour les adjectifs ;
- en demandant à l’élève de choisir ensuite trois mots de sa carte et d’écrire une phrase pour chacun.
Petit à petit, l’enfant comprend que le mot central n’est pas un point isolé, mais le cœur d’un réseau.
7. Utiliser la fiche en classe ou à la maison
7.1. En classe
La fiche peut s’utiliser :
- en séance dédiée au vocabulaire : on fait les trois missions dans la même séance ou sur deux séances ;
- en atelier tournant : un groupe travaille sur la fiche pendant que d’autres sont en lecture, production d’écrits ou orthographe ;
- en révision : en fin de période, on sort la fiche « terre » pour revisiter la notion de famille de mots.
Le système de ⭐ permet de garder le côté ludique. On peut par exemple :
- fixer un nombre de ⭐ à atteindre pour gagner un “badge vocabulaire” de la classe ;
- cumuler les ⭐ sur plusieurs fiches familles de mots (terre, chant, mer, jour, etc.).
7.2. À la maison
Pour un parent ou un accompagnant, la fiche offre :
- un support concret pour revoir la leçon sans tomber dans la simple récitation ;
- un moment de jeu partagé : on remplit la fiche ensemble, on cherche d’autres mots oralement, on invente de nouvelles phrases.
On peut aussi inviter l’enfant à retrouver des mots de la famille de « terre » dans un texte de lecture, un documentaire sur les planètes ou un manuel de géographie.
8. Prolongements possibles autour de « terre »
À partir de cette fiche, on peut imaginer toute une série d’activités :
- créer une affiche de classe “La famille de TERRE” avec les mots écrits sur des petits cailloux ou des morceaux de sol dessinés ;
- lier la séquence au programme de sciences (la planète Terre, les sols, les couches du sol) ;
- construire un jeu de cartes : recto = mot de base “terre”, verso = mots de la famille ; on joue au mémory ou au jeu des paires ;
- proposer une production d’écrit courte : une mini-histoire où l’on doit placer au moins 5 mots de la famille de « terre ».
Ces prolongements permettent d’ancrer durablement les mots dans la mémoire de l’élève.
Conclusion
Travailler les mots de la même famille que « terre » avec une fiche gamifiée, c’est offrir à l’élève un terrain de jeu linguistique solide. Il observe, trie, se trompe parfois, corrige, écrit, relit… et comprend progressivement que les mots ne sont pas des briques isolées, mais des familles qui se soutiennent.
La fiche devient alors un support pour structurer le vocabulaire, sécuriser l’orthographe, relier la langue aux autres disciplines et, surtout, donner le goût d’explorer les mots en profondeur.
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