Yamazumi & Temps Takt : Modèle Excel Automatisé
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Télécharger un modèle Excel automatisé l’art d’équilibrer la charge opérateur (avec KPI « Charge équilibrée (% écart) ») 👇
Le diagramme Yamazumi — littéralement « pile » en japonais — est l’un des outils Lean les plus concrets pour révéler les déséquilibres de charge entre opérateurs sur une ligne. Sa force tient à sa simplicité visuelle : chaque opérateur est représenté par une colonne empilée de tâches (durées en secondes), et une ligne horizontale matérialise le temps takt. Au premier coup d’œil, on voit qui est sous-chargé, qui est sur-chargé, et comment recombiner les tâches afin que tous convergent vers le takt.
Ce qui manque souvent à la pratique, c’est un indicateur synthétique pour piloter l’amélioration dans la durée. C’est l’objectif du KPI « Charge équilibrée (% écart) » : un score de 0 à 100 % qui résume l’écart moyen de chaque poste par rapport à la cible (100 % de charge au takt). Plus le KPI se rapproche de 100 %, plus l’équilibrage est réussi.
1) Rappels essentiels
Temps takt
- Définition : cadence cible imposée par la demande client.
- Intuition : si le client demande 60 pièces/heure, le takt cible est 60 s/pièce (3600 s ÷ 60).
- Usage : on compare le temps total des tâches de chaque opérateur à ce takt.
Yamazumi (diagramme d’empilement)
- Axe X : opérateurs/postes (Op-A, Op-B, Op-C…).
- Axe Y : temps en secondes.
- Barres empilées : séquences de tâches (Tâche 1, Tâche 2, …) qui composent le cycle de l’opérateur.
- Ligne de référence : le takt. Toute barre au-dessus de la ligne signale un risque de goulot ; en dessous, une marge de capacité.
2) KPI « Charge équilibrée (% écart) » : comment ça marche ?
L’idée est de mesurer combien, en moyenne, chaque poste s’éloigne de 100 % (c’est-à-dire du rapport « Temps opérateur / Takt » = 1).
- Calcul par poste :

Une charge de 1,00 = parfaitement au takt ; 0,85 = 15 % sous la cible ; 1,10 = 10 % au-dessus.
- KPI global :

Ce KPI retourne 100 % quand tous les postes sont exactement au takt. S’il renvoie 92 %, cela signifie qu’en moyenne, l’écart absolu à la cible est de 8 % par poste.
Lecture managériale :
- ≥ 95 % : excellent équilibre, variabilité faible, flux fluide.
- 90–95 % : bon niveau, quelques correctifs ciblés à mener.
- < 90 % : déséquilibre significatif ; restructuration des séquences à prioriser.
3) Mettre en place votre Yamazumi dans Excel (avec couleurs et titre)
Un bon fichier Yamazumi doit être lisible, auto-calculé et orienté action. Une mise en page efficace comprend :
- Zone Paramètres (en haut à gauche)
- Takt (s) : cellule unique modifiable (ex. B3).
- Astuce visible : « modifiez le takt, le graphique et les % se recalculent ».
- Tableau opérateurs × tâches
- Col. A : Opérateur (noms ou codes).
- Col. B→I : Tâche 1…8 (durées en secondes).
- Col. J : Total (s) (= SOMME des tâches).
- Col. K : Charge vs takt (%) (= J ÷ Takt).
- Col. L : Takt (répété) (pour tracer la ligne au graphique).
- Graphique Yamazumi
- Histogramme empilé (B→I) par opérateur (A).
- Courbe du takt (col. L).
- Légende en bas, axes nommés, titre de graphique clair.
- KPI « Charge équilibrée (% écart) »
- Visible près du paramètre Takt (ex. B4).
- Format %, police plus grande, fond discret (vert très clair).
- Formule moderne (Excel 365) permettant d’ignorer les lignes vides.
- Mise en forme conditionnelle
- Échelle 3 couleurs sur la Charge % (col. K) :
- Rouge doux : sous/sur-charge notable,
- Jaune : proche de 100 %,
- Vert : au plus près de la cible.
- Règle d’alerte : > 110 % (surlignage + gras) pour les postes critiques.
- Échelle 3 couleurs sur la Charge % (col. K) :
4) Interpréter le diagramme : du visuel à l’action
Le Yamazumi n’est pas qu’un joli graphe ; c’est un tableau de bord d’animation à chaud. Voici comment l’utiliser lors d’un point d’équipe :
- Repérer les colonnes au-dessus de la ligne de takt : ce sont les goulots.
- Identifier les blocs « déplaçables » : tâches de préparation, déplacements, approvisionnement, contrôles non critiques pouvant passer à un autre poste.
- Comparer la « granularité » des tâches : des micro-tâches trop fragmentées créent de la variabilité ; des « gros blocs » rigides empêchent le lissage.
- Tester des recombinaisons en direct (glisser-déposer mental, puis saisir les durées) jusqu’à ce que les barres se rapprochent de la ligne du takt.
- Observer le KPI : monter de 88 % à 94 % est déjà un vrai succès opérationnel ; verrouiller le standard et visez > 95 % sur la prochaine itération.
5) Exemple rapide (lecture des résultats)
Supposons Takt = 60 s et quatre opérateurs (Op-A à Op-D). Après saisie des tâches, vous obtenez :
- Op-A : 54 s → 0,90 (10 % sous la cible)
- Op-B : 60 s → 1,00 (parfait)
- Op-C : 57 s → 0,95 (5 % sous la cible)
- Op-D : 62 s → 1,03 (3 % au-dessus)
Moyenne des écarts absolus à 1 : (∣0,90−1∣+∣1−1∣+∣0,95−1∣+∣1,03−1∣)÷4=(0,10+0+0,05+0,03)÷4=0,045(|0,90-1| + |1-1| + |0,95-1| + |1,03-1|) ÷ 4 = (0,10 + 0 + 0,05 + 0,03) ÷ 4 = 0,045
KPI = 100 × (1 − 0,045) = 95,5 % → équilibrage solide. À ce stade, un léger transfert de 2–3 s d’Op-D vers Op-A vous hisserait > 97 %.
6) Mode opératoire recommandé (atelier d’équilibrage)
- Fixer le takt (à partir de la demande et du temps disponible).
- Cartographier les tâches par poste (temps observés en conditions réelles, pas « au feeling »).
- Construire le Yamazumi (empilement par opérateur + ligne de takt).
- Mesurer : charges individuelles, KPI global.
- Brainstormer des recombinaisons :
- transférer des tâches, grouper/dégrainer, revoir l’approvisionnement (kitting), supprimer les gaspillages.
- Tester les nouveaux répartis ; observer l’impact immédiat sur le graphe et le KPI.
- Standardiser (SOP, check-lists) et former.
- Stabiliser le flux (SMED, 5S, gestion des micro-arrêts).
- Réviser périodiquement (changement mix produit, cadence, absentéisme).
- Poursuivre l’excellence : viser un KPI soutenable > 95 %.
7) Formules utiles (Excel 365, en français)
Totaux, charge et KPI
J7 = SOMME(B7:I7) // Total (s) par poste
K7 = SI.NON.DISP(J7/$B$3;0) // Charge vs takt (ratio)
L7 = $B$3 // Takt répété (pour la ligne)
KPI (ex. B4) =
SI.NON.DISP(
LET(
r; $K$7:$K$36;
op; $A$7:$A$36;
moy; MOYENNE(ABS(FILTRE(r; op<>"")-1));
100*(1 - moy)
);
0)
Astuce : utilisez FILTRE pour ignorer les lignes d’opérateurs vides. Sans 365, calculez sur une plage fixe en traitant les vides comme 0 % (et adaptez l’interprétation).
Mise en forme conditionnelle (col. K)
- Échelle 3 couleurs (rouge → jaune → vert) pour visualiser l’écart au takt.
- Règle > 110 % (sur-charge) : fond d’avertissement + police sombre.
8) Bonnes pratiques d’équilibrage
- Mesures robustes : chronométrer plusieurs cycles, retirer les outliers, travailler sur des médianes si la variabilité est forte.
- Granularité maîtrisée : regrouper les micro-tâches qui « clignotent » d’un jour à l’autre ; découper les « monolithes » qui empêchent les transferts.
- Appui logistique : mettre en place kitting/poste mobile pour redistribuer des tâches d’approvisionnement/contrôle.
- Polyvalence : plus la polycompétence est élevée, plus l’équilibrage est souple.
- SMED & 5S : réduire les temps non-valeur et l’instabilité de poste avant d’équilibrer.
- Gemba : valider les solutions au poste, avec les opérateurs, pas uniquement « au bureau ».
- Standardisation : figer les séquences gagnantes dans des SOP claires, visuelles, et reliées au Yamazumi.
9) Erreurs fréquentes à éviter
- Takt confondu avec temps de cycle : le takt est une cible de cadence, pas un temps mesuré.
- Empilement « théorique » : des durées estimées grossièrement produisent un faux équilibre. Mesurer avant d’arbitrer.
- Graphique figé : un Yamazumi n’a de valeur que s’il vit au rythme des changements de mix produit, d’absences, de pannes.
- Optimisation locale : lisser un poste au détriment du flux global. Toujours regarder l’OEE et le throughput.
- KPI unique mal interprété : un KPI à 96 % avec un poste à 120 % reste un risque. Surveillez l’écart max et le nombre de postes > 110 %.
10) Variantes avancées
- Pondération par criticité : donner plus de poids aux postes proches du goulot.
- KPI complémentaire (MAD/σ) : suivre l’écart absolu médian ou l’écart-type des charges pour capter la dispersion.
- Scénarios « et si ? » : dupliquez la feuille pour tester takt ± x % ou réaffectations.
- Couplage maintenance : intégrer des pauses de maintenance autonomes dans l’empilement (AMDEC → prévention).
- Intégration RH : relier le Yamazumi à une matrice de compétences pour objectiver les possibilités de transferts.
11) Gouvernance & rituels
- Point quotidien court devant le Yamazumi : « où sommes-nous vs takt ? qui aide qui ? quelle micro-action aujourd’hui ? ».
- Hebdo d’amélioration : recalcul du KPI, revue des postes > 110 %, décisions de standardisation.
- Mensuel : recalibrage du takt si la demande évolue, bilan des gains (lead time, WIP, sécurité, ergonomie).
12) À retenir
- Le Yamazumi rend visible l’invisible : la répartition réelle des tâches et l’alignement au takt.
- Le KPI « Charge équilibrée (% écart) » traduit cette réalité en un score lisible ; viser > 95 % est un cap mobilisateur.
- L’outil n’est puissant que s’il est mesuré au gemba, animé dans la durée, et arrimé à des standards robustes (SOP, 5S, SMED, compétences).
- Un bon fichier Excel avec titres, couleurs, auto-calculs, et graphiques accélère l’apprentissage de l’équipe et sécurise les décisions.
Mise en route express avec votre modèle
- Renseignez le takt (B3).
- Saisissez les durées de tâches par opérateur (B→I).
- Lisez la charge % (col. K) et le KPI (B4).
- Rééquilibrez jusqu’à ce que la majorité des barres tangent la ligne de takt.
- Standardisez et programmez la revue hebdo du KPI.


Mode d’emploi — Fichier Excel « Yamazumi – Équilibrage tâches vs temps takt »
Yamazumi (définition pratique)
Un Yamazumi est un diagramme d’empilement qui montre, pour chaque opérateur (ou poste), la somme de ses tâches et la compare à une ligne de référence : le temps takt. En un coup d’œil, on voit qui est sur-chargé (au-dessus du takt), qui est sous-chargé (en-dessous) et quelles tâches déplacer pour équilibrer la ligne.
À quoi ça sert, concrètement ?
- Visualiser la charge par opérateur sous forme de barres empilées.
- Repérer les goulots (barres > takt) et les marges disponibles (barres < takt).
- Décider des transferts de tâches pour rapprocher toutes les barres de la ligne de takt.
- Suivre un KPI d’équilibrage (ex. écart moyen à 100 % de charge).
Entrées minimales
- Temps takt (s) : cadence cible issue de la demande.
- Liste des tâches et durées (s) par opérateur (mesurées au poste).
Sorties immédiates
- Charge vs takt (%) par opérateur = Temps total opérateur / Takt.
- Graphique empilé + ligne de takt pour la lecture visuelle.
- KPI d’équilibrage : plus il se rapproche de 100 %, plus la ligne est lissée.
Lecture & action
- Identifier les barres > 100 % (sur-charge) et < 100 % (sous-charge).
- Déplacer des tâches déplaçables (appro, contrôles non critiques, micro-opérations) des sur-chargés vers les sous-chargés.
- Re-mesurer : le graphe se resserre autour du takt et le KPI monte.
- Standardiser le nouveau équilibrage (SOP, check-lists).
Exemple flash
- Takt = 60 s. Op-A totalise 54 s → 90 % (sous-charge). Op-D totalise 62 s → 103 % (sur-charge).
- Transférez 3–4 s d’Op-D vers Op-A → les deux se rapprochent de 100 %.
Bonnes pratiques
- Mesurer des cycles réels (pas d’estimations “au feeling”).
- Ajuster la granularité (regrouper micro-tâches volatiles, découper blocs rigides).
- Réviser à chaque changement de demande/mix.
- Viser un KPI ≥ 95 % pour un équilibre solide.
👇Yamazumi de la Définition à La Pratique
1) Finalité du fichier
Ce classeur vous aide à équilibrer la charge des opérateurs par rapport au temps takt. Vous voyez immédiatement qui est sous-chargé / sur-chargé, et l’indicateur KPI “Charge équilibrée (% écart)” résume la qualité de l’équilibrage.
2) Les onglets (rapide)
- Yamazumi : là où vous renseignez vos données et lisez les résultats (tableau + graphique + KPI).
- Guide : rappels, conseils d’utilisation et astuces d’équilibrage.
3) Départ express (2 minutes)
- Fixez le takt en B3 (en secondes).
- Nommez vos opérateurs en colonne A (A7:A36).
- Entrez les durées de tâches par opérateur en B→I (en secondes).
- Lisez Total (J), Charge vs takt (K), KPI (B4) et le graphique : tout se met à jour automatiquement.
4) Les zones importantes (avec couleurs)
- B3 – Temps takt (s) : la référence de cadence. Changez cette valeur selon la demande client.
- B4 – KPI “Charge équilibrée (% écart)” : va de 0 à 100 %. Plus c’est haut, plus l’équilibrage est bon.
- Tableau A6:L36 :
- A : Opérateur (nom/code).
- B→I : Tâches (jusqu’à 8 par opérateur, laissez 0 si inutile).
- J : Total (s) du poste (calculé).
- K : Charge vs takt (%) = Total ÷ Takt (calculé).
- L : Takt (répété) pour tracer la ligne de référence (déjà paramétré).
Mise en forme : la colonne K a un dégradé de couleurs pour repérer d’un coup d’œil les écarts au takt. Au-delà de 110 %, une alerte visuelle s’affiche.
5) Lire le graphique Yamazumi
- Barres empilées : les tâches (B→I) de chaque opérateur.
- Ligne horizontale : takt.
- Lecture simple :
- Barre au-dessus de la ligne : sur-charge (risque de goulot).
- Barre en-dessous : sous-charge (marge disponible).
- Objectif : toutes les barres qui tangent la ligne de takt.
6) Comprendre le KPI « Charge équilibrée (% écart) »
- Idée : mesure l’écart moyen à la cible 100 % (charge = 1,00).
- Interprétation :
- ≥ 95 % : équilibre solide.
- 90–95 % : bon, quelques ajustements.
- < 90 % : déséquilibre marqué, revoir la répartition.
Techniquement, le KPI calcule la moyenne des écarts absolus à 100 % sur les opérateurs renseignés, puis la transforme en score 0–100 %. (Le fichier utilise des fonctions modernes Excel 365 ; tout est déjà prêt.)
7) Ajuster l’équilibrage (méthode simple)
- Repérez les postes > 100 % (sur-charge) et < 100 % (sous-charge).
- Déplacez des tâches déplaçables (appro, contrôle non critique, micro-opérations) des sur-chargés vers les sous-chargés.
- Regardez le graphique et le KPI monter.
- Itérez jusqu’à viser ≥ 95 % sans créer de nouveau goulot.
8) Bonnes pratiques (pour des résultats stables)
- Mesurez plusieurs cycles réels (évitez les estimations “au feeling”).
- Groupez les micro-tâches trop volatiles ; découpez les “gros blocs” rigides.
- Standardisez (SOP, check-lists) après chaque amélioration.
- Révisez l’équilibrage si la demande ou le mix produit change.
9) Personnaliser le modèle
- Plus de tâches : vous pouvez insérer de nouvelles colonnes entre I et J, puis ajouter la série correspondante au graphique si besoin.
- Plus d’opérateurs : prolongez les lignes en copiant les formules (J-K-L) vers le bas.
- Palette : adaptez les couleurs (ruban Accueil → Mise en forme).
- Scénarios : dupliquez la feuille Yamazumi (clic droit → Dupliquer) pour tester des répartitions ou un autre takt.
Besoin d’une version FR/EN/AR, de 12 tâches, d’un second KPI (ex. écart-type) ou d’un seuil visuel différent ? Dites-le et je vous fournis la variante prête à l’emploi.
10) Dépannage (questions courantes)
- Les pourcentages de K ne s’affichent pas comme prévu : vérifiez que B3 (takt) est bien > 0 et que vos tâches sont en secondes.
- Le KPI reste bas : il suffit parfois d’un ou deux transferts de tâches pour gagner plusieurs points ; ciblez les postes > 110 % en priorité.
- Excel sans 365 : certaines fonctions modernes (LET/FILTER) peuvent manquer. Je peux vous générer une version compatible sur demande.
- Graphique “plat” : assurez-vous d’avoir saisi des valeurs non nulles en B→I ; le takt est bien la ligne qui traverse les colonnes.
11) Checklist rapide avant diffusion
- Takt vérifié avec la demande client
- Opérateurs et tâches bien nommés
- Valeurs en secondes cohérentes
- KPI ≥ 95 % (objectif)
- Standardisation rédigée (SOP/Check-list)







