Modèles et formulaires

Calculer le coût d’aménagement d’un magasin déco : modèle Excel

×

Recommandés

La méthode pro pour chiffrer juste, piloter les dépenses et optimiser sans dégrader l’expérience

Immobilier sous tension, coûts à la loupe : chaque mètre carré doit désormais prouver sa rentabilité. Dans ce contexte, maîtriser l’aménagement n’est plus un embellissement, c’est un acte de gestion. Un budget n’est pas une fourchette : c’est une promesse chiffrée, donc vérifiable et opposable. On la tient avec une méthode claire et sans lyrisme : quantités recensées, coûts unitaires appliqués, honoraires ajoutés, contingence prévue, TVA calculée. On suit les écarts, on arbitre, on documente. Le reste ? De l’habillage.

Un budget d’aménagement est un panier de décisions : où mettre la valeur (lumière, scénographie, caisse), comment phaser le cash, où absorber l’aléa. Un calculateur met de l’ordre dans tout ça : surface × coûts unitaires, + honoraires, + contingence, + TVA → total TTC. Ensuite, on suit la dérive poste par poste. Simple sur le papier ; rentable sur le terrain.


1) Pourquoi un calculateur ? (trois réponses, très concrètes)

Un tableur bien monté met tout le monde d’accord en cinq minutes. On voit où va l’argent, on comprend ce qui pèse, on arbitre. Déplacer 5 €/m² de l’éclairage vers le mobilier ? La ligne bouge sous vos yeux. “Ce qui est chiffré existe ; ce qui ne l’est pas n’existe pas.” C’est sec, mais c’est efficace.

  • Alignement immédiat avec maîtrise d’ouvrage : “ce qui est chiffré existe, ce qui n’y est pas n’existe pas”.
  • Arbitrage visible : déplacer 5 €/m² d’éclairage vers le mobilier, on voit la ligne bouger.
  • Cash sous contrôle : phasage 10-25-55-10 (études, appro, travaux, levée de réserves) ; on sait quand payer quoi.

2) Anatomie d’un budget (les familles qui pèsent vraiment)

Un BoQ (Bill of Quantities) propre, c’est 12 à 20 lignes qui comptent vraiment : éclairage, sols/murs, électricité & data, mobilier & présentations, signalétique/PLV, vitrines, sécurité/ERP, accessibilité, réserve & rangement, nettoyage/fin de chantier. Pas de “divers” fourre-tout : chaque euro doit avoir un post

Repère utile : si la lumière pèse < 8 % du capex ou si le mobilier dépasse 40 %, re-questionnez le concept. La perception se joue d’abord… dans la lumière.

In fine, un bon BoQ (Bill of Quantities) regroupe 12 à 20 postes. Les plus structurants, côté magasin déco :

  • Éclairage (rails, spots, réglages) — là où se joue la perception couleur/matière.
  • Sols & murs (qualité, antiglissance, COV faibles) — ce qui encaisse l’usage.
  • Mobilier & présentations (tables, socles, rayonnages anti-basculement) — l’outil de vente.
  • Électricité & data (prises, TPE, Wi-Fi) — les ennuis disparaissent quand c’est bien prévu.
  • Signalétique/PLV & vitrines — le “langage” du magasin.
  • Sécurité/ERP & accessibilité — non négociables.

Indicateur utile : % du capex par famille. Si la lumière < 8 % ou le mobilier > 40 %, interrogez le concept.


3) Entrées clés du calculateur (les variables qui changent tout)

  • Surface totale (m²), découpée automatiquement en vente ~85 % / réserve ~15 %.
  • Niveau de finition : 1 Basic / 2 Standard / 3 Premium (appliqué aux coûts unitaires).
  • Équipements dénombrables : # POS, # caméras, # comptoirs, portiques EAS, sonorisation, vitrines.
  • Honoraire pro (ex. 6–10 %) ; contingence (ex. 8–12 %) ; TVA locale.
  • Unités sources : m² vente (éclairage, gondoles), m² total (peinture, câblage), unités (POS, caméras), forfaits (signalétique).

4) La formule générale (l’ossature à mémoriser)

Coûts directs = Σ (Quantité × Tarif sélectionné) → Honoraires = Directs × % → Contingence = Directs × % → Sous-total HT = Directs + Honoraires + Contingence → TVA = HT × taux → Total TTC = HT + TVA → Coût HT/m² = HT ÷ Surface.
On ne la réinvente pas. On l’applique, religieusement.

Règle d’hygiène : une source pour chaque variable (surface, %), pas de saisie en dur en trois endroits.


5) Exemple chiffré (120 m², finition Standard, valeurs indicatives)

  • Coûts directs (somme BoQ) : 95 000 €.
  • Honoraires 8 % = 7 600 € ; contingence 10 % = 9 500 €.
  • Sous-total HT = 95 000 + 7 600 + 9 500 = 112 100 €.
  • TVA 20 % = 22 420 €Total TTC = 134 520 €.
  • Coût HT/m² = 112 100 ÷ 120 = 934 €/m².
    Ce n’est pas “la vérité du marché”, c’est un point de repère pour discuter des arbitrages (lumière vs mobilier, PLV vs vitrines…).

6) Sensibilités qui font dérailler un budget (et comment les tenir)

  • Niveau de finition : passer de Standard à Premium peut ajouter +25 à +40 % sur 3 familles (lumière, mobilier, vitrines). Testez le scénario 1/2/3.
  • Effet surface : les forfaits (signalétique, permis) pèsent plus sur petites surfaces ; les grands formats diluent ces postes.
  • Caisse & IT : une seconde file tardive (POS + mobilier) casse la prévision si elle n’est pas modélisée dès l’entrée.
  • Délais fournisseurs : le plan B (location/stock tampon) coûte, mais évite la glissade calendrier → pénalités.

7) Où investir, où économiser (sans perdre la vente)

Mettez l’effort sur l’éclairage d’accent (CRI ≥ 90, 3000–3500 K) : il révèle les matières, corrige les teintes, déclenche la prise en main. Soignez les tables & socles modulaires : eux créent les pyramides visuelles qui “panierisent”. Gardez une signalétique sobre : lisible, cohérente, crédible.
Économisez sur les sols (robustes, faciles d’entretien plutôt que “spectaculaires”) et sur les vitrines en privilégiant des accessoires réutilisables. Côté PLV, un kit durable + gabarits suffit. Moins de gadgets, plus de tenue.

À privilégier

  • Éclairage d’accent (CRI ≥ 90, 3000–3500 K) — révèle la matière, augmente la prise en main.
  • Tables & socles modulaires — créent la pyramide visuelle et se reconfigurent.
  • Signalétique sobre — lisible, cohérente, donc crédible.

À optimiser

  • Sols : un matériau robuste et facile d’entretien suffit ; la valeur perçue vient surtout de la lumière.
  • Vitrines : accessoires réutilisables, thématiques “micro-drops” plutôt que refonte lourde trimestrielle.
  • PLV : un kit durable + gabarits ; la cohérence vaut mieux que la profusion.

8) Contrôle qualité & réception (objectiver l’esthétique)

On ne discute pas d’un ressenti quand un chiffre suffit. Mesurez les lux à 1 m du sol (grille 3×3) : 300–500 en ambiance ; 900–1200 en accent. Vérifiez les allées (≥ 120 cm), la zone d’or (120–160 cm), les girations (Ø 150 cm aux points clés), les BAES/ extincteurs/ issues. Testez la caisse : réseau, TPE, emballage cadeau, file d’attente. Et signez des PV de réception par lot, photos datées à l’appui.

  • Lux à 1 m du sol (grille 3×3) : ambiance 300–500, accent 900–1200.
  • Hauteurs : zone d’or 120–160 cm ; allées principales ≥ 120 cm.
  • Sécurité/ERP : BAES, extincteurs, issues dégagées, tableau électrique étiqueté.
  • Accessibilité : girations Ø 150 cm aux points clés, ressauts traités, contrastes lisibles.
  • Caisse : paiement sans friction (TPE, réseau), emballage prêt, file guidée.

Ajoutez un PV de réception par lot (éclairage, menuiserie, élec/sécu, vitrines) + photos datées.


9) Phasage de trésorerie (et tranquillité d’esprit)

  • 10 % Études & permis (amont, honoraires).
  • 25 % Approvisionnements (acomptes fournisseurs, éclairage/mobilier).
  • 55 % Travaux & installation (main-d’œuvre, pose).
  • 10 % Clôture & réserves (finition, nettoyage, levée).
    L’intérêt n’est pas que comptable : on réduit le risque en liant les paiements à des jalons mesurables.

10) Écueils fréquents… et parades en une ligne chacun

  • Signer sans contingence → ajoutez 8–12 % dès le départ, négociable si non utilisé.
  • Multiplier les exceptions → interdisez les “spécifiques” hors lot sans avenant.
  • Oublier la réserve → FEFO/FIFO + bacs anti-rupture + photos référence.
  • Sous-déclarer la lumière → si CRI bas, couleurs fausses ; la vente souffre.
  • Caisse sous-dimensionnée → simulez affluence et file ; prévoir un “pick & pay” discret.

11) Indicateurs qui relient budget et performance (du chantier à l’exploitation)

  • Coût HT/m² au go-live (baseline).
  • Conversion (tickets/entrées), panier, UPT (unités/ticket) — surveillés hebdo.
  • Ruptures (% réfs non servies), dwell time (temps passé).
  • Énergie (kWh/m²) vs scènes “éco” ; on suit comme un KPI retail.
  • NPS magasin à D+30 / D+90 — la perception confirme les choix d’aménagement.

12) Localisation & fiscalité (ne laissez pas ces lignes floues)

  • TVA : appliquez le bon taux et vérifiez l’éligibilité de certains lots (variations possibles selon pays).
  • Devises : verrouillez un taux interne (MAD/EUR, par ex.) pour éviter les surprises d’écart.
  • Assurances & contrôles : ligne permis/contrôles dédiée ; pas dans une “divers” introuvable.

13) Check final avant signature (30 secondes qui valent beaucoup)

  • Les quantités sources sont-elles toutes référencées (surface, # équipements) ?
  • Les coûts unitaires proviennent-ils d’un lot “2_Unit_Costs” unique ?
  • Honoraires, contingence, TVA : visibles et paramétrables ?
  • Le cashflow suit-il les jalons contractuels ?
  • Avez-vous une page “hypothèses & exclusions” (ce que le budget ne couvre pas) ?

Un bon calculateur sert de simulateur de décisions. Mettez la lumière là où se prend la décision, gardez la cohérence côté signalétique, sécurisez la caisse, réservez 10 % d’air pour l’imprévu… et suivez la performance chaque semaine. C’est ainsi qu’un budget devient un magasin qui vend.

Calculateur de coûts — Aménagement magasin déco (France · EUR)

Un calculateur fiable, c’est des entrées claires, des barèmes à jour et des sorties lisibles (HT, TTC, €/m², cashflow). Il permet de tenir sa promesse budgétaire tout en préservant l’expérience en magasin.

1) Finalité du modèle

Ce modèle a pour but d’estimer rapidement et de façon homogène le budget d’aménagement d’un magasin de décoration. Il structure les postes de dépenses, permet des arbitrages éclairés (où investir / où optimiser) et produit des totaux HT / TTC, un coût au m² et un phasage de trésorerie. L’affichage monétaire est paramétré en euro – format français.


2) Périmètre et hypothèses

Le fichier couvre les familles habituelles d’un projet retail : préparation des lieux, lots architecturaux (cloisons, sols, peintures), électricité / éclairage, mobilier et présentations, signalétique / vitrines, sûreté & sécurité, IT de caisse, nettoyage et permis/contrôles.
Les valeurs d’origine sont indicatives (référentiel France) ; elles doivent être ajustées à vos devis, délais et choix de finition. Les surfaces sont scindées par défaut en vente (~85 %) et réserve (~15 %).


3) Architecture du fichier (onglets)

  • 0_ReadMe – Rappel du contexte France/EUR et mode d’emploi.
  • 1_Inputs – Zone d’entrées : surface totale, niveau de finition, quantités d’équipements (POS, caméras, comptoirs), pourcentages (honoraires, contingence, TVA). Les surfaces vente et réserve s’y calculent automatiquement.
  • 2_Unit_Costs – Barème de coûts unitaires (Basic / Standard / Premium) par famille de travaux.
  • 3_BoQ – Détail “Quantité × Tarif” (Bill of Quantities) et sous-totaux par ligne.
  • 4_SummarySynthèse : coûts directs, honoraires, contingence, HT, TVA, TTC, €/m².
  • 5_CashflowPhasage des décaissements par étape (études, approvisionnements, travaux, clôture).

4) Données d’entrée (résumé)

  • Surface du projet (cellule dédiée) : c’est l’assiette principale de calcul.
  • Niveau de finition : 1 = Basic, 2 = Standard, 3 = Premium. Il pilote automatiquement le tarif choisi dans chaque famille.
  • Équipements : # terminaux POS, # caméras, # comptoirs.
  • Pourcentages : honoraires, contingence, TVA.
  • Surfaces dérivées : vente et réserve sont calculées à partir de la surface totale (taux modifiables si besoin).

5) Principes de calcul (haut niveau)

  1. Quantités : le modèle récupère la quantité pertinente (m² total, m² vente, m² réserve ou unité).
  2. Tarif : selon le niveau de finition choisi, le fichier applique la colonne Basic / Standard / Premium correspondante.
  3. Coûts directs : somme des sous-totaux (quantité × tarif).
  4. Honoraires et contingence : pourcentages appliqués aux coûts directs.
  5. Sous-total HT, TVA, Total TTC : résultats agrégés, avec €/m² calculé sur la surface totale.
    Remarque : le fonctionnement est volontairement simple et lisible, sans formules complexes côté utilisateur.

6) Sorties clés

  • Total HT / TTC du projet.
  • Coût HT au m² (suivi de référence pour comparer plusieurs sites).
  • Ventilation des dépenses par familles dans le BoQ (pratique pour arbitrer).
  • Calendrier de décaissement (pour la trésorerie) en quatre phases paramétrables.

7) Utilisation recommandée

  1. Renseigner surface, finition, quantités d’équipements et pourcentages dans 1_Inputs.
  2. Adapter, si nécessaire, les coûts unitaires dans 2_Unit_Costs (d’après vos devis).
  3. Vérifier 3_BoQ : cohérence des quantités et lecture des sous-totaux.
  4. Consulter 4_Summary pour les totaux et le €/m² ; exporter au besoin.
  5. Ajuster 5_Cashflow si votre phasage diffère (pourcentage ou libellé de phase).

8) Personnalisation simple

  • Devise / pays : conservez EUR/FR ou convertissez les tarifs selon votre marché (un taux interne unique est conseillé si multi-devises).
  • Niveau de finition : vous pouvez renommer ou recalibrer les colonnes “Basic / Standard / Premium” pour coller à vos standards internes.
  • Familles de coût : ajoutez ou retirez des lignes dans 2_Unit_Costs et elles s’afficheront dans 3_BoQ et les totaux.
  • Phases de cashflow : modifiez les pourcentages et l’intitulé (ex. 10-25-55-10 par défaut).

9) Bonnes pratiques d’usage

  • Une seule source de vérité : centralisez les entrées sur 1_Inputs, évitez les saisies éparses.
  • Traçabilité : indiquez le devis ou le fournisseur en Notes des lignes BoQ.
  • Protection : verrouiller les cellules de calcul pour limiter les erreurs accidentelles, tout en laissant libres les cellules d’entrée.
  • Versioning : renommer le fichier à chaque mise à jour (ex. V4.1), joindre la date et un court journal des modifications.

10) Limites et précautions

Le modèle n’a pas valeur contractuelle : il outille l’estimation et l’aide à la décision. Les réglementations locales (ERP, accessibilité, sécurité) peuvent créer des postes spécifiques. Certains lots particuliers (CVC lourd, désamiantage, contraintes structurelles) doivent faire l’objet d’un devis dédié. Les résultats dépendent de la qualité des entrées et des barèmes, à actualiser régulièrement.


Recommandés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!