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Scoring fournisseur : Fichier Excel pour qualifier, comparer et piloter vos fournisseurs

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Guide pratique aligné ISO 9001 pour Scoring fournisseur : qualifier, comparer et piloter vos fournisseurs

Dans les directions achats, l’ère des impressions favorables a vécu. La crédibilité d’un fournisseur ne se joue plus à la force du verbe, mais à la solidité des preuves : certificats valides, capabilités mesurées, continuité d’activité démontrée. Au cœur de ce changement, le scoring fournisseur impose une grammaire commune où chaque critère — qualité, technique, finance, logistique, HSE/RSE, conformité, sécurité de l’information — trouve sa place, sa pondération et sa trace. Ce n’est ni une réduction comptable du réel, ni une mécanique aveugle : c’est un instrument d’arbitrage éclairé, adossé aux exigences d’ISO 9001, qui transforme le risque diffus en décision documentée.

De la pré-qualification à la requalification, la méthode s’énonce simplement et se pratique avec rigueur : passer du déclaratif au preuve-centré, chiffrer sans naïveté, contextualiser par la criticité, et lier le score à une matrice de risques qui distingue le bruit du signal. À la clé, un double bénéfice : un panel plus robuste et des décisions plus rapides — assumées, traçables, opposables.

Pourquoi scorer les fournisseurs ?

Le scoring fournisseur transforme des informations hétérogènes (certificats, délais, audits, solidité financière, HSE/RSE, sécurité de l’information…) en un indicateur synthétique et partageable. Aligné avec ISO 9001 (évaluation des prestataires et maîtrise des achats), il permet de :

  • Réduire l’incertitude à l’entrée (pré-qualification) et lors des requalifications périodiques.
  • Comparer objectivement plusieurs candidats sur une base commune.
  • Orienter les actions (plan 30-60-90 jours, audit ciblé, essai pilote).
  • Piloter la performance post-qualification (OTD, PPM, incidents, litiges).


Architecture d’un modèle robuste

1) Les critères

À adapter selon la famille d’achats, mais une ossature “7 critères” couvre 95 % des cas :

  1. Qualité & certifications (ISO 9001, IATF 16949, ISO 13485, SPC, MSA, traçabilité)
  2. Capacités techniques / industrielles (procédés, capabilité, goulots, BCP/DRP)
  3. Finance (solvabilité, rentabilité, dépendances >30 %)
  4. Logistique & service (OTD, lead time, packaging, EDI/VMI)
  5. HSE & RSE (politique, accidents, déchets, substances)
  6. Légal & conformité (assurances, anticorruption, NDA, REACH/RoHS)
  7. Sécurité de l’information (si données/persos/IT/SaaS)
2) L’échelle de notation (0–5)
  • 0 : non-conforme / critique
  • 1 : très faible (preuves lacunaires)
  • 2 : partiel (écarts significatifs)
  • 3 : conforme aux exigences minimales
  • 4 : bon niveau, preuves solides
  • 5 : excellent / meilleures pratiques + preuves tierces

3) La pondération

Le poids reflète la criticité métier. Exemple “Standard” : 25/25/15/10/10/10/5 (dans l’ordre ci-dessus). Pour un périmètre critique, renforcez Qualité/Technique (par ex. 30/30/10/10/10/5/5). Pour un prestataire IT/SaaS, augmentez la sécurité de l’information (ex. 15/20/10/5/5/15/30).

4) Les formules essentielles

Score_pondéré = Σ (Note_i × Poids_i) / 100

Décision (seuils type)
≥ 4,0         → Accepté
3,0 – 3,9     → Accepté sous conditions (plan d’actions daté)
2,0 – 2,9     → Ajourné (preuves / améliorations préalables)
< 2,0         → Refusé

Affiner le réalisme : appliquez un coefficient de confiance (preuves / maturité) et un multiplicateur de criticité (industrielle/réglementaire).

Score_ajusté = Score_pondéré × Coef_confiance × Coef_criticité
( ex. Coef_confiance = 0,85 si >2 preuves manquantes )

Méthode en 7 étapes (du sourcing à la décision)

  1. Segmenter par famille d’achats et niveau de risque (A/B/C).
  2. Calibrer les poids et l’échelle d’évidence (quelles preuves valides ? jusqu’à quelle date ?).
  3. Collecter & vérifier (registre des preuves, dates d’expiration, cohérence).
  4. Scorer chaque critère (0–5) + commentaires + sources.
  5. Analyser les risques (matrice Impact × Probabilité → brut vs résiduel).
  6. Décider (Accepté / Sous conditions / Ajourné / Refusé) avec un plan 30-60-90 si besoin.
  7. On-boarding & suivi (SRM/ERP, KPI, revues périodiques, triggers de réexamen).

Comment évaluer chaque critère (repères concrets)

Qualité & certifications

  • Preuves : certificats valides, plan de contrôle, traçabilité, gestion NC & CAPA, audits internes.
  • Indices : capabilités (Cp/Cpk), stabilité procédés, taux de réclamations.

Capacités techniques

  • Preuves : liste équipements, goulots, plan de maintenance, MSA/étalonnage, procédures spéciales (soudage, TT).
  • Indices : capacité nominale/pic, temps de cycle, dual sourcing interne.

Finance

  • Preuves : bilans, ratios de liquidité/solvabilité, dépendances client/fournisseur.
  • Indices : capacité d’investissement, historique de continuité.

Logistique & service

  • Preuves : OTD, lead time, conditions d’emballage, EDI/VMI, couverture géographique.
  • Indices : taux d’avaries/retours, performance en pic de charge.

HSE & RSE

  • Preuves : politique, indicateurs accidentologie, gestion des déchets/substances, audits HSE.
  • Indices : événements récents, conformité réglementaire locale.

Légal & conformité

  • Preuves : RC pro/produit, NDA, clauses anticorruption, attestations fiscale/sociale, REACH/RoHS si applicable.
  • Indices : sinistralité, litiges, qualité du contractualisant.

Sécurité de l’information (si données/IT)

  • Preuves : gouvernance, contrôles d’accès, sauvegardes, chiffrement, tests de vulnérabilité, BCP/PRA, localisation des données, SLA.
  • Indices : incidents passés, audits, certifications (ISO 27001 si existante).

Trois cas d’usage (chiffrés)

A. Usine de pièces usinées — profil “Standard”
Pondération : 25/25/15/10/10/10/5.
Notes : 4,5 ; 4,2 ; 3,2 ; 3,8 ; 3,5 ; 4,0 ; 2,5.
Calcul (Σ Note×Poids/100) = 3,91Accepté sous conditions (renforcer contrôle fournisseurs tiers, consolider MSA).

Exemple de conditions 30-60-90 : étalonnage prioritaire, anticorrosion améliorée, mini-audit processus critique.

B. Prestataire IT/SaaS — sécurité de l’info renforcée
Pondération : 15/20/10/5/5/15/30.
Notes : 3,5 ; 3,8 ; 4,0 ; 3,0 ; 3,5 ; 4,5 ; 2,5 → 3,44 (Sous conditions)

Conditions : chiffrement au repos, tests d’intrusion trimestriels, journalisation renforcée, PRA testé, clauses DPA.

C. Transporteur 3PL — logistique dominante
Pondération : 20/15/10/30/10/10/5.
Notes initiales : 3,5 ; 3,0 ; 3,2 ; 4,6 ; 3,3 ; 3,8 ; 2,0 → 3,66 (Sous conditions).
Après plan d’actions (OTD, conformité douanière, assurances, EDI) : 4,3 ; 4,0 ; 4,2 ; 4,9 ; 4,0 ; 4,5 ; 3,0 → 4,26 (Accepté).


Articuler scoring & gestion des risques

Un bon score global peut masquer un risque résiduel A (ex. monopole technologique, site unique en zone à risque). D’où la double lecture :

  1. Score pondéré (aptitude globale).
  2. Matrice de risques (brut → contrôles → résiduel).
    Règle saine : un risque résiduel A non maîtrisable exclut la décision “Accepté”, même avec un score ≥ 4,0. Documentez l’arbitrage.

Registre des preuves & alertes (l’angle souvent oublié)

Sans un registre des preuves (type de document, émetteur, n°, date d’émission/expiration, lien, jours restants, alerte), la fiabilité du scoring se dégrade.
Bonnes pratiques :

  • Nomenclature normalisée (NomFournisseur_Type_Version_Date).
  • Alertes d’expiration (OK / À surveiller 60 j / Urgent <30 j / Expiré).
  • Audits d’évidence (échantillonnage trimestriel).
  • Indice de confiance injecté dans le score si des preuves manquent.

Gouvernance & rituels

  • RACI clair : Achats (pilotage), Qualité (méthode & preuves), HSE/IT/Juridique (revues spécialisées), Finance (solvabilité).
  • Revue mensuelle des dossiers en cours, revue trimestrielle des fournisseurs A, requalif. annuelle (A/B) ou biennale (C).
  • Triggers de réexamen : incident qualité, dérive OTD/PPM, changement d’actionnariat, incident cyber, évolution réglementaire.
  • Traçabilité : décisions motivées, plans d’actions datés, versioning.

KPI pour piloter le dispositif

  • % de dossiers complets, délai moyen de qualification, répartition des décisions (Acceptés/Sous conditions/Ajournés/Refusés),
  • écarts post-qualification (OTD, PPM, litiges), taux d’expiration des certifs, temps de cycle plan 30-60-90, part du spend sous contrôle.

Erreurs fréquentes (et comment les éviter)

  • Sur-pondérer le prix au détriment de la capabilité et du risque. → Intégrez le TCO (coûts de non-qualité, retards, rework).
  • Checklists génériques sans adaptation sectorielle. → Modules par famille d’achats.
  • Preuves non vérifiées ou périmées. → Registre + alertes + audits d’évidence.
  • Décisions “boîte noire”. → Commentaires, pièces jointes, matrice risques, plan d’actions.
  • Score unique figé. → Ajustez poids/seuils après retours d’expérience 3–6 mois.

Mettre en œuvre rapidement (boîte à outils)

  1. Modèle de fiche (bilingue FR/EN) avec sections & pièces à joindre.
  2. Grille Excel avec validations 0–5, pondérations variables, calcul automatique, onglets “Standard/Critique”.
  3. Registre des preuves (dates d’expiration + alertes) et Matrice de risques A/B/C (journal, catégories, couleurs).
  4. Mode d’emploi d’une page + rituels de revue (hebdo en collecte, mensuel en arbitrage, trimestriel en performance).

Scoring Fournisseur : Modèle Excel – Registre des Preuves & Matrice de Risques (v1.1)

Ici la lecture guidée du classeur Supplier_Prequalification_Scoring_FR_EN_v1.1.xlsx — en phrases compactes, flux clair, adressée à vous.

1) GUIDE_FR_EN

  • Vous démarrez ici. Bandeau titre, objet, seuils, mode d’emploi en 9 lignes.
  • Tout est bilingue. Vous lisez, vous appliquez, vous revenez en cas de doute.

2) STANDARD (scoring “risque normal”)

  • Sept critères en colonnes, poids prêts à l’emploi (total 100%).
  • Vous notez 0–5 ; les points pondérés se calculent seuls.
  • La ligne TOTAL consolide ; plus bas, la décision s’affiche (≥4 Accepté, 3–3,9 Sous conditions…).
  • Couleurs sur la colonne des notes : du faible au fort, votre œil comprend sans calculer.
  • En-têtes figés, largeur optimisée : vous naviguez vite.

3) CRITIQUE (scoring “haut risque”)

  • Même structure, poids renforcés sur Qualité/Technique.
  • Vous ne réfléchissez pas à la mise en forme : vous jugez, vous commentez, vous décidez.

é& »+

  • Cas pré-rempli : vous voyez la logique, les ordres de grandeur, le résultat.
  • Vous copiez, vous adaptez, vous gagnez du temps.

5) REGISTRE_PREUVES (le nerf de la fiabilité)

  • Colonnes claires : Type, Référence, Émetteur, Émission, Expiration, Jours restants, Alerte, Lien.
  • Vous choisissez le type dans un menu (piloté par l’onglet LISTES).
  • Les jours restants se calculent ; l’alerte bascule seule : OK / À surveiller 60 j / Urgent <30 j / Expiré.
  • Couleurs parlantes, filtres en place, volets figés : vous triez, vous priorisez, vous agissez.
  • Un champ Lien pour la preuve : vous cliquez, vous vérifiez.

6) MATRICE_RISQUES (impact × probabilité, brut & résiduel)

  • Grille 5×5 en dégradé vert → rouge : vous situez un risque d’un coup d’œil.
  • Journal des risques en dessous : Impact, Probabilité, Score, Contrôles, Résiduel, Catégorie A/B/C colorée, Actions, Responsable, Échéance.
  • Menus 1–5, filtres, volets figés : vous cadrez, vous suivez, vous clôturez.

7) LISTES (votre petit moteur caché)

  • Table des types de documents et statuts d’alerte.
  • Vous ajoutez, vous renommez : tout le classeur se met au pas.

Votre flux d’utilisation (rapide et efficace)

  1. Scorer dans STANDARD ou CRITIQUE → obtenir la décision.
  2. Consigner les preuves dans REGISTRE_PREUVES → sécuriser les dates, activer les alertes.
  3. Tracer les risques dans MATRICE_RISQUES → classer A/B/C, poser les actions.
  4. Ajuster les poids/menus dans LISTES → personnaliser sans casser la mécanique.

Trois promesses

  • Lisibilité : couleurs utiles, textes brefs, calculs automatiques.
  • Discipline de preuve : pas de score sans document, pas d’oubli d’expiration.
  • Décision opposable : règles claires, traces nettes, priorités visibles.

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