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Télécharger une grille d’analyse des offres RC-ready dans Excel

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Le fichier est pré-paramétré avec vos critères (Prix, Valeur technique, Délais, Environnement, SAV) + pondérations, et pré-rempli avec des données d’exemple pour que le classement fonctionne immédiatement.
Onglets inclus : RC (paramètres), Offres (saisie), Grille (calcul & classement), Synthese, Justifications.


Une décision qui se prouve, pas seulement une décision qui se “sent”

L’analyse des offres ne relève ni de l’intuition, ni d’un simple comparatif de prix. Elle engage une responsabilité : celle de retenir l’offre économiquement la plus avantageuse, en cohérence avec le Règlement de Consultation (RC) et la grille de critères annoncée. Une grille d’analyse bien construite apporte trois bénéfices immédiats.

D’abord, elle stabilise la décision : chacun évalue sur la même base, avec la même logique de notation, au même moment. Ensuite, elle produit des traces : notes, points, justifications, et éléments factuels mobilisés. Enfin, elle accélère le travail : dès lors que les formules et pondérations sont paramétrées, l’outil devient un circuit court entre la saisie et la synthèse.

Une bonne grille, en somme, ne se contente pas de calculer. Elle met en récit la décision : pourquoi tel candidat arrive premier, sur quels points il se distingue, et comment l’acheteur peut le démontrer, chiffres à l’appui.

Partir du RC : les critères annoncés dictent la mécanique

Une grille “RC-ready” commence par une discipline simple : aligner à 100 % l’outil sur ce qui est publié.

  • Critères : Prix, Valeur technique, Délais, Environnement, SAV, etc.
  • Pondérations : en points (ex. 40 / 40 / 10 / 5 / 5).
  • Note maximale (barème) : ex. Prix /20, Technique /20, Délais /10…
  • Mode de notation : automatique (prix, délais) ou manuel (technique, environnement, SAV).
  • Éventuels seuils : seuil d’admissibilité global (ex. 60/100) et, si prévu, seuil éliminatoire par critère.

Ce cadrage initial transforme la grille en outil fiable : on sait exactement ce qui compte, à quelle hauteur, et comment on attribue les points. C’est aussi ce qui permet d’éviter l’écueil le plus fréquent : la grille “maison” qui dérive du RC, et finit par évaluer autre chose que ce qui a été annoncé.

Prix : comparer sans écraser la concurrence

La notation du prix doit rester simple, explicable, et reproductible. Une pratique courante consiste à attribuer la note maximale au prix le plus bas, puis à ramener les autres offres proportionnellement.

Exemple de logique (celle intégrée au modèle) :
Note Prix = Note max × (Prix minimum / Prix de l’offre), plafonnée à la note max.

Ce système présente un avantage majeur : il garde une lecture évidente. Si une offre est plus chère, elle perd mécaniquement des points. L’écart de points reste cohérent avec l’écart de prix. Pour l’acheteur, l’explication tient en une phrase, et la démonstration tient dans une cellule.

Même logique pour la pondération : l’outil calcule ensuite les points Prix sur la base annoncée au RC :
Points Prix = (Note Prix / Note max) × Pondération.

Ainsi, le prix peut “peser” 40 points, même si la note est sur 20.

Délais : noter vite, sans ouvrir la porte aux artifices

Le délai se prête aussi à une notation automatique, à condition de rester fidèle au RC : délai d’exécution, délai de livraison, délai de mise en œuvre… Le modèle applique une méthode analogue au prix :

Note Délais = Note max × (Délai minimum / Délai de l’offre), plafonnée à la note max.

Cette approche favorise le meilleur délai, tout en évitant la subjectivité. Elle reste toutefois à manier avec discernement : un délai très court peut séduire sur le papier, tout en étant fragile à l’exécution. D’où l’intérêt de compléter par la valeur technique (méthodologie, moyens, planning, risques) et par des zones de justification.

Valeur technique : transformer le qualitatif en preuves

La valeur technique constitue souvent le cœur de l’évaluation. Pour rester robuste, elle doit s’appuyer sur une règle : noter des éléments vérifiables, pas des intentions.

Une bonne pratique consiste à traduire le “qualitatif” en rubriques lisibles, même si le RC ne publie pas toujours les sous-critères en détail. Exemples de contenus souvent évalués :

  • pertinence de la méthodologie et du planning,
  • organisation de l’équipe, qualification, disponibilité,
  • qualité des matériaux ou solutions proposées,
  • gestion des risques, continuité de service, sécurité,
  • moyens matériels et logistiques, contrôle qualité.

Le modèle vous laisse saisir une note technique (sur 20) et calcule automatiquement les points associés selon la pondération. L’essentiel reste la cohérence : la note doit être argumentée, et l’argumentation doit être rattachée à une pièce (mémoire technique, annexes, engagement de service, planning détaillé, etc.).

Environnement et SAV : des critères “petits” qui deviennent décisifs

Environnement (5 points) et SAV (5 points) semblent parfois secondaires. Ils deviennent pourtant déterminants dès que deux offres se tiennent sur le prix et la technique.

Pour éviter la note “au ressenti”, une méthode efficace consiste à utiliser des paliers :

  • 0–3 : éléments vagues, peu étayés,
  • 4–7 : engagement structuré, mesures concrètes,
  • 8–10 : dispositif complet, indicateurs, traçabilité, preuves.

Pour le SAV, l’évaluation gagne en solidité dès qu’on s’appuie sur des faits : délais d’intervention, astreinte, garantie, pièces, organisation, SLA, pénalités contractuelles acceptées, modalités de support.

Le modèle vous permet de saisir directement ces notes, puis de générer les points correspondants, sans recalcul manuel.

Offres irrégulières, non-conformes, élimination : intégrer les cas qui font dérailler une analyse

Une grille utile prévoit ce qui arrive souvent : une offre administrativement recevable peut être techniquement non conforme, ou inversement. Sans gestion claire de ces cas, le classement devient trompeur.

Le modèle inclut donc des champs simples (Oui/Non) :

  • Conformité administrative
  • Conformité technique
  • Offre irrégulière

Dès qu’une condition n’est pas remplie, l’offre passe en Éliminée et sort du classement. Cela évite la situation classique où une offre non conforme “gagne” grâce à un prix bas, alors qu’elle ne devrait même pas être comparée.

La synthèse : une page qui doit pouvoir convaincre

Une bonne synthèse ne récite pas des notes. Elle explique :

  • la logique d’évaluation (critères et pondérations du RC),
  • les résultats chiffrés (total /100, rang),
  • les éléments saillants (forces et faiblesses),
  • la justification du choix final.

C’est exactement le rôle des onglets Synthese et Justifications : présenter le classement, puis laisser une place propre aux arguments, rédigés avec sobriété, et reliés aux documents remis par les candidats.

Mode d’emploi du modèle Excel (en pratique)

  1. RC : ajustez pondérations, notes max, seuil (/100) si nécessaire.
  2. Offres : saisissez prix, délais, notes qualitatives, conformité, et commentaires.
  3. Grille : laissez l’outil calculer notes, points, total, rang et décision.
  4. Synthese : récupérez automatiquement la lecture “comité” (classement + offre pressentie).
  5. Justifications : consignez les arguments factuels, critère par critère (utile en relecture et en archivage).

Pondération choisie (exemple “équilibré”)

Pour un marché où la qualité d’exécution compte autant que le coût (ex. maintenance / prestation technique), une pondération classique et défendable consiste à répartir 100 points ainsi :

  • Prix : 40 pts
  • Valeur technique : 40 pts
  • Délais : 10 pts
  • Environnement : 5 pts
  • SAV / maintenance : 5 pts

Méthode de calcul retenue (simple et traçable)

  • Prix (note /20) : NotePrix = 20 × (Prix_min / Prix_offre)
  • Délais (note /10) : NoteDelai = 10 × (Delai_min / Delai_offre)
  • Critères qualitatifs : notes attribuées sur barèmes (Technique /20, Env /10, SAV /10)
  • Conversion en points : Points = (Note / NoteMax) × Pondération

Étude de cas chiffrée (3 candidats)

Contexte

Marché public de prestation technique (intervention + garantie de continuité), 3 offres recevables.

Données des offres

CandidatPrix HT (€)Délai (sem.)Technique (/20)Env. (/10)SAV (/10)
Alpha98 000101578
Beta92 000121769
Gamma105 00091897
  • Prix minimum = 92 000 (Beta)
  • Délai minimum = 9 (Gamma)

Calculs (notes automatiques)

Notes prix (/20)

  • Beta : 20 × (92 000/92 000) = 20,00
  • Alpha : 20 × (92 000/98 000) = 18,78
  • Gamma : 20 × (92 000/105 000) = 17,52

Notes délais (/10)

  • Gamma : 10 × (9/9) = 10,00
  • Alpha : 10 × (9/10) = 9,00
  • Beta : 10 × (9/12) = 7,50

Résultats en points (sur 100)

CandidatPrix (40)Tech (40)Délais (10)Env (5)SAV (5)Total /100Rang
Alpha37,5530,009,003,504,0084,053
Beta40,0034,007,503,004,5089,002
Gamma35,0536,0010,004,503,5089,051

Lecture “décision”

  • Gamma arrive premier de très peu (écart 0,05 pt) : excellent technique + meilleur délai + très bon environnement, malgré un prix plus élevé.
  • Beta reste extrêmement compétitif : meilleur prix + bon SAV, délai plus long.
  • Alpha décroche : technique plus faible, sans avantage prix suffisant pour compenser.

Test de sensibilité (pour montrer l’impact de la pondération)

Si l’acheteur décide de privilégier davantage le coût (Prix 50 / Tech 30 / Délais 10 / Env 5 / SAV 5), le classement bascule :

  • Beta devient 1er (90,50)
  • Gamma passe 2e (88,31)
  • Alpha reste 3e (85,94)

➡️ Conclusion opérationnelle : la pondération choisie porte un message.

  • Pondération “équilibrée” : la qualité technique peut justifier un surcoût.
  • Pondération “prix renforcé” : l’offre la moins chère prend l’avantage, même avec un délai plus long.

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