Fiche Pratique : Évaluation Flux de Trésorerie Actualisés DCF (Discounted Cash Flow)
Objectif
La méthode des Flux de Trésorerie Actualisés (DCF) permet d’évaluer la valeur d’une entreprise ou d’un projet en actualisant les flux de trésorerie futurs. Voici comment traiter cet indicateur dans la pratique.
1. Estimation des Flux de Trésorerie Futurs
But : Les flux de trésorerie disponibles (Free Cash Flow – FCF) représentent les flux générés par l’entreprise après toutes les dépenses opérationnelles et d’investissement.
Formule du FCF :
FCF = EBIT * (1 - Taux d'imposition) + Amortissements - CAPEX - Variation du BFR
Exemple pratique :
- Résultat d’exploitation (EBIT) = 500 000 €, taux d’imposition = 30 %, amortissements = 100 000 €, dépenses d’investissement (CAPEX) = 50 000 €, variation du BFR = -20 000 €
FCF = 500 000 * (1 - 0,30) + 100 000 - 50 000 + 20 000 = 420 000 €
Interprétation : L’entreprise génère 420 000 € de flux de trésorerie disponibles pour cette année, qui seront actualisés dans l’étape suivante.
2. Calcul du Taux d’Actualisation (CMPC)
But : Le Coût Moyen Pondéré du Capital (CMPC) est utilisé pour actualiser les flux de trésorerie en tenant compte du coût de la dette et des capitaux propres.
Formule du CMPC :
CMPC = (Dette / (Dette + Capitaux propres)) * Coût de la dette * (1 - Taux d’imposition) + (Capitaux propres / (Dette + Capitaux propres)) * Coût des capitaux propres
Exemple pratique :
- Dette = 2 000 000 €, capitaux propres = 3 000 000 €, coût de la dette = 5 %, coût des capitaux propres = 8 %, taux d’imposition = 30 %
CMPC = (2 000 000 / (2 000 000 + 3 000 000)) * 0,05 * (1 - 0,30) + (3 000 000 / (2 000 000 + 3 000 000)) * 0,08 = 6,2 %
Interprétation : Le taux d’actualisation pour cette entreprise est de 6,2 %, reflétant le coût global du financement.
3. Actualisation des Flux de Trésorerie
But : Actualiser les flux de trésorerie pour calculer leur valeur actuelle nette (VAN).
Formule d’actualisation des flux :
VAN = Σ (FCF_t / (1 + CMPC)^t)
Exemple pratique :
- Si le FCF pour l’année 1 est de 420 000 €, et le CMPC est de 6,2 % :
VAN = 420 000 / (1 + 0,062)^1 = 395 843 €
Interprétation : La valeur actuelle du flux de trésorerie de la première année est de 395 843 €.
4. Calcul de la Valeur Terminale
But : La valeur terminale représente la valeur des flux de trésorerie au-delà de la période de prévision, calculée selon un modèle de croissance perpétuelle.
Formule de la valeur terminale :
Valeur terminale = (FCF_n * (1 + g)) / (CMPC - g)
Exemple pratique :
- Si le FCF de la dernière année est de 500 000 €, avec une croissance perpétuelle ( g ) de 2 % et un CMPC de 6,2 % :
Valeur terminale = (500 000 * (1 + 0,02)) / (0,062 - 0,02) = 12 250 000 €
Interprétation : La valeur terminale de l’entreprise est de 12 250 000 €.
5. Calcul de la Valeur Totale de l’Entreprise
But : Additionner la valeur actuelle nette des flux de trésorerie et la valeur terminale actualisée pour obtenir la valeur totale de l’entreprise.
Formule de la valeur totale :
Valeur totale = VAN des FCF + (Valeur terminale / (1 + CMPC)^n)
Ces fiches pratiques simplifient la gestion des leviers et la méthode DCF pour évaluer les performances d’une entreprise en finance. Elles sont adaptées à une mise en œuvre concrète dans un cadre professionnel.
💡Template de calcul valeur entreprise – méthode d’évaluation DCF (Discounted Cash Flow)💡
La méthode d’évaluation DCF (Discounted Cash Flow)
La méthode d’évaluation par Flux de Trésorerie Actualisés (DCF – Discounted Cash Flow) est une technique largement utilisée en finance pour déterminer la valeur intrinsèque d’une entreprise, d’un projet ou d’un investissement. Elle repose sur l’idée que la valeur d’une entreprise ou d’un projet est égale à la somme des flux de trésorerie futurs qu’elle générera, actualisés à une valeur présente pour tenir compte du temps et du risque associé.
1. Principes de base de la méthode DCF
La méthode DCF se base sur deux concepts clés :
- Les flux de trésorerie futurs : Ce sont les cash-flows générés par l’entreprise ou le projet sur une période donnée (habituellement 5 à 10 ans).
- Le taux d’actualisation : C’est le taux de rendement attendu (ou coût du capital) utilisé pour ramener les flux de trésorerie futurs à leur valeur présente. Il reflète le risque associé aux flux de trésorerie futurs, car un euro aujourd’hui vaut plus qu’un euro dans le futur en raison du temps et des incertitudes.
2. Étapes pour calculer la valeur par la méthode DCF
Étape 1 : Estimation des flux de trésorerie futurs
La première étape consiste à estimer les flux de trésorerie disponibles (Free Cash Flow – FCF) que l’entreprise ou le projet générera au cours des prochaines années. Ces flux de trésorerie correspondent aux sommes générées par les opérations de l’entreprise après avoir couvert toutes les dépenses d’exploitation et les investissements en capital, mais avant le remboursement des dettes ou le versement des dividendes.
Formule pour le flux de trésorerie disponible :
FCF = EBIT × (1 - Taux d'imposition) + Amortissements - CAPEX - Variation du BFR
Où :
- EBIT est le résultat d’exploitation avant intérêts et impôts.
- Amortissements représentent les charges non monétaires qui ne nécessitent pas de sorties de trésorerie.
- Dépenses d’investissement (CAPEX) sont les dépenses en capital pour maintenir ou développer l’activité.
- Variation du BFR (besoin en fonds de roulement) correspond à l’évolution des créances clients, stocks et dettes fournisseurs.
Étape 2 : Choisir un taux d’actualisation
Le taux d’actualisation reflète le coût du capital ou le taux de rendement exigé par les investisseurs pour compenser le risque encouru. Il est généralement calculé à partir du Coût Moyen Pondéré du Capital (CMPC), qui tient compte du coût de la dette et des capitaux propres de l’entreprise.
Formule du CMPC :
CMPC = (Dette / (Dette + Capitaux propres)) × Coût de la dette × (1 - Taux d’imposition)
+ (Capitaux propres / (Dette + Capitaux propres)) × Coût des capitaux propres
Étape 3 : Actualiser les flux de trésorerie futurs
Une fois les flux de trésorerie futurs et le taux d’actualisation déterminés, il faut actualiser ces flux de trésorerie pour calculer leur valeur actuelle nette (VAN).
Formule d’actualisation des flux de trésorerie :
VAN = Σ (FCF_t / (1 + r)^t)
Où :
- ( FCF_{t} ) est le flux de trésorerie libre attendu à l’année ( t ),
- ( r ) est le taux d’actualisation (le CMPC),
- ( t ) représente chaque année de projection (de 1 à ( n )).
Étape 4 : Calculer la valeur terminale
Puisque les flux de trésorerie ne peuvent être estimés de façon précise pour une période indéfinie, on calcule une valeur terminale qui représente la valeur des flux futurs au-delà de la période de prévision. Il existe plusieurs méthodes pour calculer cette valeur, la plus courante étant le modèle de croissance perpétuelle, basé sur l’hypothèse que les flux de trésorerie croîtront indéfiniment à un taux constant.
Formule de la valeur terminale :
Valeur terminale = (FCF_n × (1 + g)) / (r - g)
Où :
- ( FCF_{n} ) est le flux de trésorerie de la dernière année de prévision,
- ( g ) est le taux de croissance perpétuel attendu des flux de trésorerie,
- ( r ) est le taux d’actualisation.
Étape 5 : Calcul de la valeur totale
La valeur totale de l’entreprise ou du projet correspond à la somme des flux de trésorerie actualisés pendant la période de prévision, plus la valeur terminale actualisée.
Formule de la valeur totale :
Valeur totale = VAN des FCF + (Valeur terminale / (1 + r)^n)
Étape 6 : Ajuster la valeur de l’entreprise (optionnel)
Une fois la valeur de l’entreprise déterminée, il est possible de soustraire la dette nette pour obtenir la valeur des capitaux propres.
Valeur des capitaux propres = Valeur de l'entreprise - Dette nette
3. Avantages et limites de la méthode DCF
Avantages :
- Approche centrée sur la réalité économique : Elle repose sur les flux de trésorerie réels et tient compte de la valeur temporelle de l’argent.
- Flexibilité : Elle s’adapte aux différentes entreprises et projets, quels que soient leur taille ou leur secteur d’activité.
- Prise en compte du risque : En utilisant le taux d’actualisation, elle intègre le risque lié aux flux de trésorerie futurs.
Limites :
- Sensibilité aux hypothèses : Les résultats de la DCF dépendent fortement des hypothèses utilisées, notamment les flux de trésorerie prévisionnels, le taux de croissance perpétuel et le taux d’actualisation. Une petite variation dans ces hypothèses peut entraîner de grandes différences dans la valeur calculée.
- Difficulté à prévoir les flux futurs : Prédire avec précision les flux de trésorerie sur plusieurs années peut être difficile, en particulier pour des entreprises dans des secteurs volatils ou en pleine croissance.
- Complexité : La méthode DCF peut être complexe à mettre en œuvre, nécessitant des compétences techniques en modélisation financière.
La méthode DCF est un outil puissant pour évaluer la valeur d’une entreprise ou d’un projet en se basant sur ses flux de trésorerie futurs actualisés. Bien que cette approche soit particulièrement appréciée pour sa capacité à fournir une valeur intrinsèque, elle doit être utilisée avec prudence et une bonne compréhension des hypothèses clés, afin de ne pas surévaluer ou sous-évaluer la véritable valeur d’un actif.