Bienvenue au cours finance d’entreprise qui traite : Les critères de décision du banquier: les risques liés aux crédits accordés
En matière de crédits à court terme le risque d’immobilisation est souvent beaucoup plus élevé que l’on ne l’imagine a priori.
Contrairement aux crédits à moyen et long terme pour lesquels les banquiers bénéficient souvent de garanties spécifiques par rapport à leurs confrères intervenant à court terme (ce sont souvent les mêmes), ces derniers courent un risque commun dont l’importance ne varie qu’en fonction:
Les crédits qu’il consent:
L’entreprise bénéficient pas, en général, de garantis spécifique:
-ne peuvent pas être interrompus brutalement.
1-LE RISQUE QUANTITATIF
Il est évident que plus le montant du crédit accordé à l’entreprise est élevé plus le banquier court de risques. C’est le risque quantitatif. Il doit même être conscient que son propre risque s’accroit davantage en fonction du volume global de crédit, nécessaire à l’entreprise que de sa propre pant dans les crédits.
C’est pourquoi il s’attachera particulièrement à la notion de volume global et surtout à son évolution comparée à:
– l’activité de l’entreprise, car leur évolution doit être harmonieuse;
– la rentabilité de l’entreprise, car les crédits d’exploitation aux. quels s’ajouteront peut être ultérieurement des crédits d’inve tissements, vont peser sur la rentabilité de l’entreprise.
soit par des mesures de gestion visant à réduire les besoins en fonds de roulement (déstockage, réduction de la production, révision des délais de règlements clients el fournisseurs):
-soit par des mesures d’augmentation de fonds de roulement si celui-ci est faible par rapport aux besoins. Dans ce cas, c’est surtout un apport de fonds propres qu’il convient d’envisager si les frais financiers sont déjà élevés.
Le banquier peut également constater que le volume global de crédits d’exploitation est normal mais que sa croissance est pas rapide que celle de l’activité.
Il devra en rechercher les causes afin de juger de leur caractère structurel:
– est-ce dû à une baisse du fonds de roulement provenant soit d’une baisse des fonds propres soit d’un excès d’autofinancement? Le crédit à court terme n’est certes pas alors la solution au problème;
-cela provient-il d’une progression du besoin en fonds de roulement (augmentation des stocks, des délais clients)? Ce qui est naturellement finançable par des crédits à court terme si tantes qu’il s’agisse d’une évolution passagère ou alors si le volume global de crédit utilisé est par ailleurs faible.
Pour l’aider dans cette recherche des causes de l’évolution des besoins de crédit, le banquier disposera:
– du compte de résultat prévisionnel qui lui permettra de juger de la capacité d’autofinancement attendue de l’entreprise;
-des informations relatives aux emplois et ressources de haut de bilan, ce qui lui permettra de définir le fonds de roulement net global prévisionnel;
-des informations sur l’activité prévisionnelle, la politique de stockage, l’évolution des délais de règlement clients et fournisseurs, qui permettent de chiffrer les variations prévisionnelles de besoins en fonds de roulement;
– d’un plan de trésorerie prévisionnelle qui, dans ce cas, permettra de connaître au mois le mois les besoins de trésorerie de l’entreprise et de fixer ainsi avec précision le volume global de fonds dont elle aura besoin.
Cas particuliers:
Pour les“encours de production” des avances sur commandes reçue
Elle est déterminée à partir du compte de résultat. En effet, l’entreprise relatif à chaque marché n’apparait que lorsque celui-ci sera comptabilisé en “ventes”, c’est-à-dire le plus souvent quand la réception provisoire sera prononcée.
Si l’on ajoute, l’enchevêtrement des marchés, leur niveau différent de réalisation à la date du bilan, la constitution des provisions pour risques fiscalement déductibles qui entraînent chaque année des mouvements importants entre les dotations et les reprises, il est nécessaire, pour apprécier à sa juste valeur la rentabilité, de disposer de la comptabilité analytique établie par marché, ce que le client communiquera rarement.
Pour ce type d’entreprise l’intérêt de l’étude du volume global de trésorerie par rapport à l’activité s’estompe par rapport à l’étude des besoins par marché à partir d’un plan de trésorerie établi par la société. Le risque dans ce cas repose essentiellement sur l’aptitude de l’entreprise à réaliser
Il existe, au plan du risque, deux grandes catégories de crédits à court terme, hors les engagements par signature:
– les crédits dont la technique comporte une garantie intrinsèque qui permet une diffusion de risque entre les différentes parties intervenantes. C’est le cas notamment de l’escompte commercial, de la mobilisation de créances “loi Dailly”, des avances sur marchandises, crédits sur documents, mobilisation de créances nées à l’exportation à court terme avec références…
– les crédits dits “ en blanc” dont la totalité du risque repose sur l’entreprise. Ce sont tous les crédits de trésorerie (facilité de caisse, découvert, crédit de trésorerie) mais aussi certains crédits de mobilisation de créances (CMCC, mobilisation de créances nées à l’export à court terme avec dispense de référence).
Il est évident que la position du banquier sera différente selon que son risque repose intégralement sur l’entreprise à qui il consent le crédit, ou qu’il le partage entre le tireur et le tiré d’un effet de commerce (en vertu du droit cambiaire) ou enfin qu’il bénéficie d’un gage sur une marchandise qui éventuellement peut être stockée dans un magasin général.
C’est le risque qualitatif.
Plus un banquier juge son risque élevé, plus il a tendance à réduire la part des crédits en blanc, afin de n’intervenir qu’au moyen de concours comportant des garanties intrinsèques.
Plus normalement, il veillera que son client lui réserve une part identique dans ces deux types de concours afin de ne pas se trouver en situation plus inconfortable que ses confrères en cas de difficultés.
Toujours, il souhaitera que l’entreprise utilise en premier lieu toutes ses possibilités de mobilisation de créances commerciales (escompte commercial, mobilisation de créances Dailly, avances sur marché…) avant de recourir aux crédits de trésorerie.
Par conséquent, pour déterminer ses autorisations de crédits il prendra d’abord en compte les possibilités de mobilisation de créances, et ce n’est que si le besoin global leur est supérieur qu’il envisagera des crédits de trésorerie “en blanc”.
C’est donc en fonction du risque qu’il se prononcera entre:
escompte commercial ou la mobilisation de créances “loi Dailly”;
-le crédit de trésorerie et les crédits de préfinancements et de mobilisations de créances sur marchés publics;
-les MCNE à court terme avec ou en dispense de référence.
Il convient de souligner ici tout L’intérêt qu’offre le crédit de mobilisation des créances “loi Dailly” à titre d’escompte et mieux encore à titre de garantie qui allie aux larges possibilités d’utilisations, (dès la naisance de la créance et même des qu’elle est en “germe”) des garanties intrinsèques et une souplesse d’utilisation notamment dans la formule de nantissement de créances. Cette technique de crédit s’est développée rapidement sans pour autant devenir la principale ligne de crédit utilisée par les PME, se substituant en partie à l’escompte commercial et surtout aux crédits de mobilistion de créances nées sur les marchés publics, voire aux préfinancements.
En conclusion, nous insisterons sur le fait que le banquier qui étudie des crédits à court terme doit:
– analyser la situation commerciale et financière future de l’entreprise;
-rechercher le volume global de crédits à court terme dont aura besoin l’entreprise et s’assurer de leur couverture totale dans le cadre d’un pool bancaire;
– définir les lignes de crédits en recherchant dans un premier temps les crédits spécifiques (mobilisation de créances, financement des stocks) puis les crédits de trésorerie.
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